Comment "se protéger" de ses parents ?

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Comment "se protéger" de ses parents ?

Date de publication : 27/11/2022

La famille est fondamentale car elle alimente dans nos premières années nos besoins essentiels. Quand les besoins fondamentaux de l’enfant ne sont pas satisfaits, ceci est malheureusement à la source de beaucoup de blessures émotionnelles, qui peuvent devenir des traumatismes.
Les parents font de leur mieux. Il ne faut pas tomber dans le catastrophisme car avec la plupart des parents, la part du "bon" est vraiment supérieur à la part du "néfaste". Néanmoins il y a toujours des aspects qui engendreront des blessures (c'est inévitable).

"Il n'y a PAS de COUPABLE à trouver dans cet article.
L'idée est de comprendre quelle est la RESPONSABILITE des personnes ayant eu le rôle de nos parents. Et ceci afin de pouvoir soi-même avancer quel que soit notre passé.
Le changement et la liberté ne sont possibles que si on prend alors nous-mêmes nos responsabilités.
Certains ont des difficultés à voir que leurs relations avec leurs parents ont eu un impact majeur sur leur vie et surtout dans leurs difficultés. Pour reprendre sa vie en main, il est important de se questionner pour comprendre. Cette tâche est difficile car l’équilibre mis en place dans la famille est tellement connu et tellement consolidé par des mécanismes de défense. " (article précédent "Et si ça venait de mon enfance ?")

La famille est le dernier endroit où l’on s’attend à être blessé, trahi, ou même abandonné. Cependant, cela arrive souvent et sans que les personnes soient toujours conscientes de leurs comportements.
Les figures de référence (rôle du père et rôle de la mère) ont normalement pour mission de nous donner le meilleur, de nous offrir de la confiance, de la positivité, de l’amour et de la sécurité... Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas et la plupart du temps involontairement.
Pour un enfant ou un adolescent, vivre cette trahison ou cette déception dans le giron familial entraîne le développement d’un "traumatisme" émotionnel auquel personne n’est préparé.
Les traumatismes émotionnels sont alors difficiles à porter pour l’enfant devenu adulte. On les retrouve dans les schémas de personnalité, par exemple avec les problèmes d’attachement. Nous en avons tous.

Et bien sûr, certains parents créent d'importants traumatismes. Nous appellerons ceux-là seulement des parents toxiques comme vous le verrez dans la suite de cet article.
Celui-ci vous donnera quelques explications. Il ne se veut pas exhaustif.

Qu'est-ce qui provoque des blessures émotionnelles infantiles ?

L’éducation reçue et le style de paternité ou de maternité dans lesquels on a été élevé érigent les racines de notre personnalité et de notre estime de nous-même.
La personne qui a passé une grande partie de sa vie dans un foyer dysfonctionnel ou au sein d’une famille à l’éducation nocive aura à compenser des manquements souvent importants.

Les manquements les plus graves sont :
- Violences physiques, verbales (critiques sévères, insultes, dévalorisation, …) et/sexuelles
- Comportements induits par une psychopathologie (dépression, addictions dont alcoolisme et drogues, schizophrénie, …) dont négligence, incohérence, ….
- Emprise, domination, jalousie, …

La blessure est quelque fois familiale et se transmet directement de génération en génération sans forcément que la personne s’en rende consciemment compte.

Il n'y a pas que des évènements traumatiques graves qui provoquent des traumatismes.


Etant donné que nous faisons tous partie d’un système, que ceux sont nos interprétations à chacun qui déterminent l’impact qu’ont les influences extérieures sur nous et que nous n’avons pas tous les mêmes capacités, des comportements ou des paroles à priori sans gravité peuvent engendrer des conséquences constituant un traumatisme.
Un membre de la famille peut par exemple se comporter temporairement de manière « néfaste » en raison de problèmes temporaires tel qu’un problème au travail ou des difficultés financières. Il est alors possible de corriger le tir. Par exemple, quand la personne responsable peut présenter des excuses, exprimer des regrets et s’efforcer de changer son comportement une fois qu’elle en a pris conscience. Et là, il y a peu de risque que cela fasse traumatisme.

Mais si ce type de comportement se produit à plusieurs reprises et qu’il n’y a jamais de résolution, il peut s’agir d’une relation toxique.

Attention : ce qualificatif de TOXIQUE n'est pas attribuable à la majorité des parents. Il ne peut concerner que des personnes ayant eu les comportements les plus graves.

L’impact négatif de ces empreintes est très intense, d’où le fait que l’on aura alors des doutes sur sa propre efficacité, sa valeur en tant que personne ou même sur sa possibilité d’être aimé.

Cependant, il y a quelque chose qu’il ne faut pas oublier : personne ne peut choisir qui seront ses parents, qui seront ses proches. ET il y aura toujours un moment où nous aurons la capacité et l’obligation de choisir comment sera notre vie.

La résilience est toujours possible car des facteurs de protection peuvent toujours contrebalancer les manquements.


Ceci est néanmoins très difficile. Par exemple, on peut avoir une mère toxique ou un père toxique. Mais s’il y a des tiers (l’autre parent ou un autre membre adulte de la famille, ou un psychologue ou psychothérapeute ou un tuteur), alors l’impact peut être amoindri.

Qu’est-ce qu’un parent toxique : une mère toxique ou un père toxique ?

Définition d'un parent toxique

Un parent toxique, c'est un parent qui a été dominateur, critique, méprisant, manipulateur ou plus simplement démissionnaire et incapable d'offrir le moindre soutien à son enfant. Ces parents ne sont pas forcément coupables de sévices ou d'abus sexuels.
Par contre, on est tous un jour ou l'autre des parents causant des blessures. Nous ne sommes que des êtres humains ! Tous les parents font des erreurs de temps en temps.
On peut avoir des problèmes et s'emporter contre son enfant de façon excessive. On peut ne pas être disponible de temps à autre. Aucun parent ne peut être calme et composé dans toutes circonstances ni disponible sur le plan émotionnel quoi qu’il arrive. Il peut donc arriver que les parents perdent leur patience ou se montrent trop impérieux.
La plupart des enfants sont capables d’endurer une erreur occasionnelle ou une colère passagère tant qu’ils reçoivent beaucoup d’amour, de tendresse et de compréhension.
La plupart des enfants sont capables de s'accommoder (plus ou moins bien j'en conviens). Et si les choses sont expliquées, l'impact peut être amoindri.
Malheureusement, il existe des parents dont les comportements inadéquats dominent de façon persistante.

Ce qui distingue un parent toxique d’un parent "pas au top", c’est la répétition et la constance de certains comportements qui ont une influence psychologique nocive sur son enfant.

Ces parents toxiques détériorent le développement psychique de l’enfant. Les actes de violence, les abus sexuels, les défauts de soins peuvent abimer gravement la psyché de l’enfant. Un enfant blessé par ses parents ne cesse pas d’aimer les parents, il en est trop dépendant, il cesse de s’aimer lui-même.

Nous verrons plus loin les signes qui doivent vous mener à la piste d’un père ou d’une mère toxique.

Y-a-t-il plus de mères toxiques que de pères toxiques ?

Il y a des pères toxiques autant que des mères toxiques.
Par contre on peut avoir l'impression qu'il y a plus de pères toxiques. Les cas de maltraitance paternelle sont davantage sur le devant de la scène (violence physique, violence sexuelle, alcoolisme ….).
Mais au sein du foyer familial il y a plus d’enfants laissés seuls sous l’emprise de leur mère sans intervention d’un tiers, que d’enfant laissé seul avec leur père.
A ce jour, il est nécessaire d'être vigilant sur ce que sont les mères toxiques car dans la société, il est fréquent de ne pas mettre en doute le rôle de mère, au risque de passer cela sous silence alors que les dégâts peuvent être beaucoup plus importants.

Exemples de mère toxique

Une mère toxique est une mère qui empoisonne la vie de son enfant en ayant recours à la manipulation, la domination ou encore la violence. ATTENTION tout de même au degré d'importance des traits ci-dessous. On peut tous avoir un jour ou l'autre une tendance à agir comme ci-dessous. Si vous avez un doute, le mieux est de consulter un professionnel afin de déterminer le caractère de toxicité de son comportement ou du comportement de son parent (Prendre un RDV pour avoir un avis extérieur).

On distingue plusieurs styles de mère toxique :
• La mère dominatrice : elle abuse de son autorité parentale en exerçant un contrôle permanent sur son enfant. La mère dominatrice ne supporte pas l’idée que son enfant devienne autonome et indépendant car elle ne pourrait alors plus le dominer. Elle justifie son autorité abusive comme un moyen de protéger son enfant des autres. "Le contrôle direct s’accompagne habituellement d’intimidation et est souvent humiliant”.
• La mère défaillante : elle ne répond pas ou partiellement aux besoins fondamentaux de son enfant (le nourrir, le protéger de dommages physiques et émotionnels, le sécuriser émotionnellement, l’éduquer, l’aimer et lui porter de l’attention). Soit elle est défaillante dans son rôle de mère car souvent absente, soit elle est présente mais incapable de subvenir aux besoins de son enfant car trop occupée à penser à elle ou emprisonnée dans des addictions (alcool, drogues…) ou une maladie (dépression, ...). L’enfant endosse alors le rôle de parent pour lui-même et/ou pour sa propre mère et se voit attribuer de force des responsabilités d’adulte. L'enfant est alors un enfant parentifié.
• La mère violente : elle exerce une violence physique (coups ou abus sexuels) et/ou psychique sur son enfant. Les punitions, souvent injustifiées, s’accompagnent toujours de coups, de gifles ou de fessées. A cela peut s’ajouter une forme de violence verbale qui se traduit par des critiques, des humiliations, des commentaires dégradants, voire des insultes.
• La mère intrusive : elle est toxique dans le sens où elle est étouffante. La mère intrusive s’immisce dans la vie de son enfant sans aucun scrupule et considère qu’elle en a tout à fait le droit car c’est dans son intérêt. Elle veut avoir son mot à dire sur tout ce qu’il entreprend. Pour cela, elle n’hésite pas à lui rendre visite sans prévenir, à intervenir dans ses relations amoureuses, professionnelles mais aussi amicales, et à abuser des appels téléphoniques et des messages.
• La mère rivale : dévorée par la jalousie, elle considère son enfant comme un concurrent. Ce cas de figure arrive le plus souvent dans les relations mère-fille. N’ayant pas bénéficié d’une enfance heureuse ou n’étant pas épanouie dans sa vie actuelle, la mère rivale se revoit dans sa fille et trouve injuste que celle-ci s’épanouisse, ou bien jalouse un certain nombre de ses qualités (beauté, aisance relationnelle, réussite scolaire…).

Tous ces profils ont un point commun, l’emprise exercée sur l’enfant.
Cette emprise se fait à travers les comportements de la mère toxique mais aussi de façon indirecte à travers tout ce que suppose le rôle d’enfant : il ne doit pas contredire ses parents, il doit leur obéir, il doit leur faire confiance, il doit leur doit la vie...

Les différents profils de mère toxique cités précédemment peuvent s’exercer sur l’enfant peu importe son sexe. Mais il semblerait que certains schémas de mère toxique se produisent davantage avec les filles et d’autres avec les garçons. Ainsi, une mère se positionnera en tant que rivale avec sa fille mais moins avec son fils. Etant toutes les deux du même sexe, la mère se voit dans sa fille et peut l’envier dans certains aspects de sa vie. Dans les relations mère-fils toxiques, on observe généralement des comportements dominants, voire castrateurs, ainsi qu’une intrusivité dans la vie amoureuse du garçon comme si la mère avait peur que la belle-fille lui prenne sa place.

Comment savoir si son parent est toxique ?

A quel moment peut-on se rendre compte que son parent est toxique ?
En fait c'est visible à partir du moment où l'enfant voient le fonctionnement dans d'autres familles. Les enfants victimes de parents toxiques réalisent que dans d’autres familles, tout est "normal".

Des symptômes peuvent également alerter que l'on a un parent toxique, comme un certain mal-être, de la déprime, un manque de confiance en soi , de la fatigue, parfois des angoisses, quand une émotion ou un sentiment nous envahit régulièrement, ou que l'on répète toujours les mêmes schémas.


Tous s’expriment à des moments particuliers, c’est-à-dire quand on est avec son parent, qu’on s’apprête à le retrouver ou que l’on vient tout juste de le quitter.
L’exemple phare demeure les fêtes de Noël : « Quand on retrouve le milieu familial pour les fêtes et que l’on ressent une certaine anxiété, on comprend alors que l’on évolue dans un environnement qui nous est défavorable ».

Comment reconnait-on un parent ou des parents toxiques ?

Nous avons vu précédemment l’exemple des mères toxiques. Il est possible de sélectionner quelques caractéristiques communes aux parents toxiques.

Le parent toxique a toujours raison et veut toujours tout contrôler

Un parent toxique use et abuse de son autorité. Il considère que l’enfant ne sait rien, et ne sait rien faire. Il ne fait pas confiance à son enfant. Dans cette logique, un père ou une mère toxique a donc toujours raison. Au quotidien, aucune liberté n’est laissée à l’enfant pour agir ou réfléchir de son propre chef. Le parent impose ses choix de manière arbitraire, et ce, même jusqu’à l’âge adulte. Il fait preuve d’intrusion et d’une véritable ingérence dans la vie privée de son enfant à qui il ne donne aucune confiance. Plus l'individu est toxique, plus il veut contrôler tout et tout le monde à proximité. Cela signifie la parentalité excessive et des exigences déraisonnables, même pour les enfants adultes.

Le parent a une réactivité très négative

Les parents toxiques sont émotionnellement hors de contrôle. Ils ont tendance à dramatiser des problèmes, même mineurs, et à voir toute légèreté possible comme une raison de devenir hostile, en colère, verbalement abusif ou destructeur.

Le parent toxique manque d'empathie

La personne ou le parent toxique n'est pas capable de sympathiser avec les autres. Au lieu de cela, tout tourne autour d'eux et de leurs besoins, et ils ne voient pas comment tout ce qu'ils font pourrait être perçu par les autres comme perturbateur, nuisible ou blessant.

Le parent toxique n’a jamais tort

Si un père toxique considère que seuls ses choix sont bons, c’est qu’il n’a jamais tort. Dans son esprit, aucune remise en question n’est possible. Par conséquent, il ne reconnaît jamais ses erreurs et ne s’excuse aucunement. Pourquoi ? Parce que ce serait avouer une faiblesse alors qu’il se suppose plus fort que son enfant. Ce comportement est le signe d’un profil dominateur qui amenuise peu à peu la confiance que l’enfant lui porte.

Le parent toxique critique son enfant et se moque ouvertement de lui

Critiques et moqueries sont le lot quotidien des enfants vivant sous l’emprise d’un parent toxique. Même si les blagues ou les railleries ne sont pas faites consciemment et avec méchanceté, elles peuvent être très destructrices lorsqu’elles sont répétées.
Cette attitude ne laisse également la place à aucun compliment. Quels que soient les efforts de l’enfant, les phrases du parent toxique comportent toujours un « mais » qui montre bien que l’enfant n’est pas à la hauteur des espérances de son parent. L'enfant pense n’être que source de déception et finit par se croire totalement nul. Très critique, le parent toxique ne peut pas voir ou ne verra pas les réalisations de ses enfants, peu importe à quel point l'enfant est accompli ou devient adulte. Ils rabaissent constamment les gens autour d'eux tout en se faisant passer pour exceptionnels, doués ou talentueux.

Le parent toxique culpabilise son enfant de manière récurrente

« Je te l’avais dit… », « Tu n’as pas voulu m’écouter et voilà le résultat ! »… Voilà les phrases qu’un enfant entend régulièrement de la part de son parent toxique. Sans cesse répétées, ces phrases pèsent lourd sur les épaules de l’enfant, qui en plus de devoir gérer son sentiment d’échec, doit encaisser la déception du parent, clairement affichée sur le ton du reproche. En adoptant ce comportement, le père ou la mère toxique se valorise et compense ses propres échecs. Il blâme tout le monde. La discorde, les désaccords, l'hostilité et la rupture familiale causés par le parent toxique sont toujours la faute de quelqu'un d'autre. Ces parents ne peuvent assumer la responsabilité d'aucun problème, mais préfèrent blâmer le reste de la famille et améliorer ou manipuler la façon dont ils voient ces événements.

Le parent toxique dénigre les émotions de son enfant

Les enfants de parents toxiques s’endurcissent peu à peu au fil du temps. Pourquoi ? Parce que leurs émotions n’ont jamais été accueillies à leur juste valeur. Leur père ou leur mère n’a de cesse de minimiser leurs peurs ou leurs maux, jusqu’à ce que les enfants prennent l’habitude de les enfouir en eux, ce qui est extrêmement néfaste pour leur développement psychologique.

Le parent toxique sème la confusion et l’ambiguïté

Ces deux sentiments s’expriment généralement dans les relations perverses. En d’autres mots, tout nous paraît alors confus dans la relation, exactement comme face à un pervers narcissique: on se demande si l’on est fautif, si l’on a fait quelque chose de mal. On sent que quelque chose ne tourne pas rond et ne nous épanouit pas mais on ne parvient pas à l’expliquer.

Quelles sont les origines de la toxicité des parents ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer la toxicité des parents (liste non exhaustive):

Des croyances familiales absolues.
Les croyances des parents toxiques en ce qui concerne les enfants sont presque toujours égocentriques et intéressées, plutôt que tourner vers la prise en compte des sentiments et des besoins de tous les membres de la famille. Les enfants sont là pour satisfaire l'ego des parents. Ils sont soit des souffre-douleur soit des faire-valoir.

Un rôle de parent qu'ils n'ont pas voulu.
Par exemple, un enfant issu d’une grossesse non désirée peut se voir reprocher cet accident toute sa vie, d’autant plus si sa mère ne s'est jamais sentie capable d'endosser ce rôle. Un père peut avoir accepter que sa compagne soit enceinte mais sans vraiment vouloir assumer un enfant.

Des failles personnelles.
C'est vraiment la raison principale.

Déjà les blessures se transmettent de génération en génération.
Une mère qui a manqué d’amour durant son enfance peut ne pas pouvoir donner à son enfant ce qu’elle n’a jamais reçu.

Une personne qui a subi des parents toxiques peut de façon inconsciente reproduire les mêmes schémas avec ses propres enfants car elle ne sait pas ce que sont des relations parents/enfants saines.

Autre exemple, le parent toxique est souvent narcissique. Il a donc une blessure narcissique.
Il « utilise » son enfant plutôt que de le servir ». Ainsi, l’enfant devient un objet de valorisation. Il mettra en avant l’idée de la possession et non pas l’individualité de son enfant. En somme, le parent toxique a tendance à s’approprier les qualités de son enfant. Cet excès de vanité prendra plusieurs formes comportementales, déjà évoquées dans le paragraphe précédent.

Toute psychopathologie du parent (troubles anxieux, troubles du comportement, troubles compulsifs, ...) peut le conduire à devenir un parent toxique.

Si l'on pense qu'un de ses problèmes personnels peut avoir des impacts graves sur l'enfant, il est important de consulter (Prendre un RDV pour avoir un avis extérieur).

Comment se protéger des parents toxiques ?

Les traumatismes émotionnels provoqués par un parent toxique sont difficiles à vivre.
Nous avons évoqué dans l’article précédent (Et si mes problèmes venaient de mon enfance ?) comment gérer au mieux les conséquences à postériori (sans impliquer du tout ses parents en face à face). Il est évidemment possible de les atténuer en effectuant un travail sur soi, étape par étape soutenu par un thérapeute et différentes méthodes.
Mais il est aussi possible de commencer par agir soi-même alors que ces parents sont toujours dans notre environnement.

Il est important pour les enfants adultes de parents toxiques de réaliser qu'ils ne peuvent contrôler que leurs propres comportements et pas ceux de leurs parents.

Reconnaître et accepter que le parent est toxique et n'est pas disposé à changer

Quand il s’agit de membres toxiques de la famille, il n’est pas rare de garder espoir qu’ils changeront. Vous pourriez fantasmer sur le jour où ils se rendent enfin compte de la façon dont ils vous ont blessé et qu’ils essayent de changer leur comportement.
La seule personne que vous pouvez changer, c’est vous. Cela peut impliquer d'apprendre à maitriser les sentiments négatifs qu’ils provoquent, à pratiquer l’auto-compassion ou d’apprendre à s'affirmer et dire non. Ceci s'apprend (Prendre un RDV pour apprendre à dire non et à s'affirmer)

Décidez ce que vous voulez

Etablissez des limites et définissez clairement ce que vous accepterez et ce que vous n'accepterez pas. Soyez clair dans la définition de ces limites et limitez le contact avec vos parents pour garder un temps positif et sain ensemble. Mais une fois que vous vous êtes fixé ces limites, essayez de ne pas les franchir.
Identifier ce que vous voulez de la relation peut vous aider à développer une idée plus claire des limites que vous souhaitez définir. Se fixer des limites et dire non aux choses qui pourraient compromettre ces limites peut vous aider à naviguer plus facilement dans les relations difficiles ou toxiques.
Le fait d’avoir des limites autour de l’interaction avec votre parent peut vous responsabiliser et vous aider à vous sentir mieux dans le contact que vous choisissez de maintenir. Vous avez la capacité de définir la relation pour répondre à vos besoins émotionnels et pour éviter de vous soumettre négativement, à l'hostilité et à la toxicité dans l’espoir de «résoudre» le problème. Définir ses besoins et fixer des limites s'apprend (Prendre un RDV pour apprendre à fixer des limites)

Contrôlez les rencontres

Définir l'emplacement de vos interactions avec le parent toxique est également un moyen de limiter les comportements problématiques. Les échanges/rencontres dans un espace public vous permettent de partir si l'autre personne ne respecte pas vos limites, et cela crée également un endroit neutre où vous êtes moins susceptible de tomber dans d'anciens comportements, un problème courant si vous vous trouvez dans la maison familiale.
Certaines personnes choisissent de couper complètement les ponts. Parfois, couper le contact est la meilleure solution, même si l’autre personne n’a pas l’intention de vous faire du mal. Si la relation vous fait plus de mal que de bien, c’est une option qui mérite d’être envisagée.

Pratiquez le détachement

Lorsque vous passez du temps avec des membres de votre famille, ne les laissez pas vous entraîner dans les problèmes familiaux que vous préférez garder séparés. Vous n’avez pas à vous impliquer dans tout ce que vous préférez éviter.

Le détachement peut impliquer de :
• ne pas participer à des situations de tensions ou de malentendus
• éviter les sujets qui suscitent des émotions fortes
• garder la conversation légère et décontractée
• mettre fin à la conversation ou partir si nécessaire

Prenez soin de vous

Soyez gentil avec vous-même et préservez vous d’abord. Vous n'avez pas besoin de passer chaque fête ou événement spécial avec vos parents. Au lieu de cela, passez du temps avec des gens positifs, qui vous font vous sentir bien et qui vous encouragent à continuer d'être la personne merveilleuse que vous êtes.

Décidez ce que vous partagerez et ce que vous garderez privé

Vous n’avez pas besoin de tout partager avec votre famille. Vous pourriez trouver utile de garder les détails importants à l’abri des membres toxiques de la famille qui ont l’habitude de les utiliser pour vous critiquer, vous moquer ou vous manipuler.
De nombreux membres toxiques de la famille sont des experts pour vous mettre sur la défensive en vous amenant à vous révéler sans échange. Mais vous n’avez pas besoin de vous expliquer ou de donner à quiconque accès à vos pensées les plus intimes

Apprendre à s’affirmer

L’objectif d’un parent toxique est de ne pas laisser son enfant exister. En vivant avec un parent toxique, l'enfant apprend à s'effacer en allant toujours dans son sens. A l'âge adulte, l'enfant peut souffrir de ne pas pouvoir être soi-même avec son propre parent. Pour pouvoir se libérer d’un parent toxique, il est essentiel de d’abord se sentir libre d’être qui on est en sa présence. Alors n’hésitez plus à exprimer vos besoins, vos désaccords et vos positions face à lui (elle), quitte à le vexer ou le décevoir. Votre parent doit comprendre que vous êtes un individu à part entière et que vous n’existez pas qu’à travers lui (elle). Plus vous vous affirmerez face à lui (elle), plus il (elle) comprendra qu’il (elle) n’a plus d’emprise sur vous.

Ne plus culpabiliser

Il est parfois difficile d’admettre que sa mère ou son père est toxique car cela remet en question le symbole de modèle du parent aux yeux de l’enfant. Souvent, les enfants de parents toxiques s’interdisent de le dire aux autres, voire de le penser, au nom du respect. En refusant de blâmer sa mère ou son père, l’enfant se retrouve à rejeter la faute sur lui. Un poids difficile à supporter pendant toute une vie. Le soutien thérapeutique est souvent indispensable pour savoir comment se reconnecter à l’enfant que l’on a été pour lui faire prendre conscience de la responsabilité de son parent toxique dans son mal-être actuel.

Confronter le parent toxique

Cette étape est sans doute la plus difficile mais la plus libératrice aussi. Elle est difficile dans le sens ou vous devez affronter la réaction de votre mère ou votre père toxique après lui avoir fait part de tout un tas de reproches. Mais elle libère en vous déchargeant d’un poids que vous portez depuis trop longtemps. Ne vous attendez pas à une réaction positive de votre parent toxique qui reconnaîtrait d'emblée ses torts. Cette réaction peut se produire mais elle peut aussi être négative (colère, déception, gêne). Ayez en tête que vous faites cette démarche pour vous et non pas pour lui (elle). Votre objectif est de vivre plus en paix avec vous-même. La confrontation envoie également un message fort au parent toxique : son comportement a eu des conséquences graves sur son enfant et celui-ci ne souhaite en aucun cas reproduire le même schéma avec ses enfants.

Se faire aider

Si vous sentez que la relation toxique que vous entretenez avec votre mère ou votre père prend trop de place dans votre vie et qu’elle vous empêche de vous épanouir, n’hésitez pas à vous faire aider par un spécialiste. Celui-ci vous aidera à prendre du recul sur cette relation et à vous accompagner dans un travail d’éloignement de ce parent, parfois indispensable pour vivre mieux. La grande difficulté est quand un parent est toxique et que l’autre reste « silencieux » face à lui et ne parvient pas à s’opposer. L'enfant a appris l'impuissance de l'adulte et cela est d'autant plus difficile pour lui d'imaginer pouvoir un jour faire quelque chose.
Parlez à un thérapeute ou à un conseiller peut également aider à comprendre l'impact des parents toxiques sur votre vie et à développer des stratégies de gestion efficaces pour la relation future.

Auteur : Karine BIAVA (2022)
Psychothérapie et Art-thérapie à Peymeinade 06 530


Si vous sentez que vous avez besoin d’aide car vous sentez que un de vos parents a été toxique et que vous ne trouvez pas de solutions face à vos difficultés, vous pouvez entreprendre des séances de thérapie pour solutionner durablement votre mal-être.
N'hésitez pas à prendre rendez-vous (hypnose, PNL, IMO, EMDR - DMS, art-thérapie, thérapies émotionnelles, thérapie des schémas).
La théorie est une chose, en profiter vraiment en est une autre.

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