Comment réussir à lâcher prise … sans tomber ?

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Comment réussir à lâcher prise … sans tomber ?

Date de publication : 16/08/2022

La vie peut être comparée à une paroi que vous escaladez. Si vous appliquez sans réfléchir la consigne « Lâchez-prise ! » vous tombez, n’est-ce pas ?
Regardez les personnes qui font de l’escalade. Ils ont généralement trois points d’appui. Chaque changement du 3ème point d’appui est précédé d’un tâtonnement, d’une vérification de solidité avant d’entamer une nouvelle progression, de chercher un nouveau point d’appui.
Et bien pour lâcher prise mentalement, c’est la même chose qu’il s’agit de faire.

Lâcher prise … ça sert à quoi ?

Le lâcher-prise semble être une injonction à la mode. Ceci dit, ce n’est pas nouveau nouveau ...
En effet, cette notion existait déjà au temps des Grecs.

Selon Épictète (philosophe grec), le lâcher-prise est un moyen de libération psychologique consistant à se détacher du désir de maîtrise.

Grâce à Marc Aurèle (Empereur de Rome) et à Épictète, nous devons garder en tête que pour vivre mieux, un grand principe à toujours garder en tête est de distinguer d’une part, ce qui est dans notre sphère de contrôle et d’autre part, ce qui est hors de notre contrôle.
Dans nos vies, de nombreux événements sont hors de contrôle : deuil, séparation, perte d’un emploi, agression… Et nous n’avons alors d’autre choix que celui de faire face.
D'ailleurs les émotions telles que la colère, le ressentiment, le stress, ou encore la jalousie viennent souvent d’un besoin de contrôler à tout prix les choses, les événements, voire parfois autrui. Or nous ne contrôlons pas les autres.
Et comment ne pas laisser nos émotions nous envahir, lorsque nous sommes au travail, dans les bouchons et/ou toute autre situation stressante ?
Tout simplement en s’exerçant à lâcher prise, dès que cela s’avère possible et vital.
Comment alors voir ce qui est contrôlable et ce qui ne l’est pas ?
Généralement la seule chose à savoir est que nous ne pouvons contrôler que nous-mêmes, et c’est déjà beaucoup !

Le lâcher-prise s’oppose ainsi aux idées de contrôle et de perfection. En effet, la plupart d'entre nous cherche à avoir le contrôle sur le travail, la vie personnelle, les émotions… Voire parfois les autres. Et nous aimerions aussi avoir le contrôle sur les événements qui, justement, sont… hors de notre contrôle ! Or ceci est souvent à l’origine de notre souffrance.

Le lâcher-prise est ainsi une condition de l’acceptation (là encore notion mal connue et pourtant fondamentale).
Dans l’acceptation, il est question de voir ce que l’on ne peut pas changer, de lâcher prise et ensuite d’utiliser son énergie dans une action en direction de ce qui est bon pour nous.

Et c’est là que certains confondent lâcher-prise et résignation.
Le lâcher-prise est confondu avec le désengagement ou la résignation face à une situation.
Or, le lâcher prise n’est pas un manque d’engagement ou d’implication. C’est simplement laisser aller les événements sur lesquels nous n’avons aucun contrôle ... pour faire autre chose.

Et si nous commençions à lâcher prise sur nos certitudes !

Le lâcher-prise, le meilleur moyen d’atteindre ses objectifs

Le lâcher-prise est aussi nécessaire pour changer ce que l’on peut changer.
Le lâcher-prise existe alors par rapport à son opposé, qui est un certain "accrochage", un certain agrippement.
Et donc le lâcher-prise serait le relâchement de cet agrippement.
Dès qu’on s’agrippe, cela crée de la tension dans notre vie. Nous nous mettons alors à lutter. La tension et le stress augmentent de plus en plus.
En plus, nous sommes alors "réduits" à ce à quoi nous nous accrochons. Nous sommes limités par notre "accrochage".

Sans savoir lâcher prise, il est impossible d'évoluer vers le mieux-être.


Nous avons souvent du mal à délaisser un certain nombre d’habitudes qui nous limitent, nous bloquent et peuvent entraîner par là même une certaine souffrance. Si nous voulons être responsable, engagé dans le développement et la transformation de notre propre vie, la 1ère étape est de lâcher-prise.

Le lâcher-prise rejoint donc le concept de non-attachement du boudhisme.
Ce concept est très large et je ne le détaillerai pas ici.
Beaucoup de personnes trouvent un immense bénéfice dans leur psychothérapie à travailler sur l’ego, l’impermanence, le non-attachement, … Le lâcher-prise est en lien avec l'aptitude à relativiser les choses qui auraient besoin de l'être, pour être davantage en paix avec soi-même, avec les autres et avec le monde.
Si ceci vous intéresse, c’est un travail que je propose pour évoluer en profondeur et tendre vers la sérénité, notamment en thérapie d’acceptation et d’engagement ACT et en thérapie existentielle.

Ici, lâcher-prise et confiance en soi (en nos capacités, en nos buts…) sont intimement liés.
En ayant confiance en soi, on se sent en contrôle de nos moyens, ce qui nous permet de lâcher prise. Et le lâcher prise est le seul moyen d'augmenter la confiance en soi. Pourquoi ?
Une personne qui utiliserait toujours les mêmes moyens pour arriver à ses fins n'augmente pas sa confiance en elle, Elle ne lâche d'ailleurs pas prise. Et en cas d'échec, s’entêter dans une solution stérile ne fait qu’augmenter la souffrance, baisser la confiance en soi et en ses propres choix. Il est alors plus simple de lâcher prise, de laisser les choses aller et de prendre le temps pour trouver de nouvelles perspectives.
La confiance en soi s’acquiert que si on « échoue » (la confiance en soi est ce que je travaille avec chaque patient en cabinet).

En effet, si vous avez confiance en vous et donc souvent en la Vie, vous croyez que ce qui vous arrive est nécessaire pour arriver à quelque chose qui vous conviendra mieux.


Donc lâcher prise nous aide. Mais encore faut-il savoir faire.

Lâcher prise, est-ce que c’est facile ?

On entend partout « Lâchez prise, arrêtez de vouloir tout contrôler et ça ira mieux ! »
Vous savez bien que pour vous sentir mieux et connaitre un apaisement il est bon pour vous de lâcher prise, d’être moins exigeants, …
Mais les personnes se sentent souvent en échec car elles n’arrivent pas à lâcher prise, à faire ce qu’on leur a prescrit ou ce qu’elles se prescrivent à elles-mêmes. Elles pressentent bien qu’il y aurait là une solution mais n’y arrivent pas.
Au lieu de résoudre leur problème, cette recommandation de « lâcher prise » ne fait que renforcer les difficultés en rajoutant à la souffrance initiale la dévalorisation liée au fait de ne pas réussir à faire ce qu’il faut pour se sortir de là.

Si lâcher prise était aussi facile, les gens le feraient spontanément et l’auraient généralement fait depuis longtemps.

Imaginez que vous disiez à quelqu’un de sauter d’un avion en vol sans lui avoir fourni de parachute. Dans cette situation, vous comprendrez aisément que la personne se cramponne au rebord et refuse absolument de se jeter dans le vide.
Et bien lorsque vous dites à quelqu’un « lâchez prise ! » sans autre forme d’accompagnement, vous faites la même chose : vous lui demandez de sauter dans le vide sans aucune sécurité.

Il est juste impossible de lâcher prise comme ça …

On ne lâche pas prise dans le vide, pour rien à la place !
Lâcher-prise est parfois la chose à faire mais l’injonction seule ne suffit pas.

Dire à quelqu’un de lâcher prise est donc totalement contre productif tant que la personne ne sait pas par quoi d’autre remplacer la pensée ou le comportement à faire "disparaitre".


Soyons clair. La plupart du temps, si vous avez lâché prise sur un comportement, une croyance, une idée….il est possible d’y revenir de nouveau (si cela vous convient mieux comme c’était avant).
Donc le risque est quelque fois bien minime. Essayez !

Néanmoins, il est quand même bon d’imaginer ce que vous allez faire ou penser à la place de ce à quoi vous cessez de vous accrocher.

Tout simplement, qu’est-ce qu’il est préférable pour vous de penser ou de faire ?

Pour une nouvelle pensée, il est généralement mieux de remplacer les interprétations par les faits.
Ceci s’apprend en psychothérapie. Le plus difficile est d’identifier la pensée. Cela concerne tous les schémas, les drivers, les messages d’autosabotage ou les blessures psychologiques d’enfance. Bien souvent un travail en thérapie au cabinet est nécessaire. Il prend souvent beaucoup de séances.

Pour un nouveau comportement, si vous vous dites à vous-même de lâcher prise sur un sujet donné, mieux vaut vous demander : « Que pourrait-il se passer si je lâchais prise ? Quels seraient les bénéfices ? Quels seraient les risques ? Et ensuite que faire si cela arrivait ? »
Une personne ne pourra en effet essayer un nouveau comportement que lorsqu’elle sera d’abord prête à affronter les risques si ce nouveau comportement échoue.
Concrètement, nous ne pouvons remplacer le comportement actuel que si nous avons la possibilité d’agir d’une façon différente et au moins aussi efficace que l’ancienne pour atteindre notre but.
Demandez-vous donc :

  • A quoi sert le comportement actuel ? Que permet-il de gérer ?
  • Par quel comportement pourrait être remplacé ce comportement actuel ?
  • Quels sont les risques si on change cela ? Quels résultats cela peut-il produire ?
  • Est-ce que ça permet de gérer de façon aussi efficace les situations problématiques ?

Un psychologue ou un psychothérapeute peuvent vous accompagner pour cette étape.

Comment faire le lâcher-prise ?

Ensuite il s’agit de faire petit pas par petit pas, comme pour tout nouveau projet ou nouvel apprentissage.
Par exemple, si vous avez identifié le comportement qui pourrait remplacer le comportement actuel, si vous vous sentez prêt-e à prendre le risque que ça ne marche pas, encore vous faut-il faire l’expérience de le mettre en oeuvre pour voir ce qu’il produit, pour acquérir la confiance qu’il peut fonctionner.
Il s’agit alors de faire cette expérience, l’apprentissage qui vous permettra d’intégrer ce comportement comme étant possible ET efficace.
Quelques exemples d’apprentissage qu’on peut faire ou faire faire :
- Si vous êtes perfectionniste et ne supportez pas l’échec, on peut vous proposer de faire rapidement votre prochain travail et de ne pas faire toutes les modifications imaginées pour le rendre « parfait » ! Cela vous permettra de faire l’expérience qu’on peut « râter » et que ça ne change pas la face du monde ni la façon dont les gens vous perçoivent.
- Si vous avez des émotions explosives et cherchez à les contrôler systématiquement, on vous proposera par exemple d’accepter vos émotions en les laissant vivre, pour que vous expérimentiez que chasser vos émotions n’est pas l’attitude adéquate.

Vous l’avez compris. Pour accéder au lâcher prise, à l’acceptation et à la confiance en soi, il est nécessaire d’avoir bien compris toutes ces notions.

Cela fait l’objet de beaucoup de séances au cabinet. C’est la solution pour se sentir mieux durablement. Et surtout être maitre de sa Vie, sans dépendre à terme du thérapeute ou du psychologue.

Auteur : Karine BIAVA (2022)
Psychothérapie et Art-thérapie à Peymeinade 06 530

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© photo : Abhishek/pexels