
Date de publication : 29/10/2024
La peur des conflits est un phénomène commun qui influence profondément les relations sociales et professionnelles. C’est un frein puissant qui peut vous empêcher de vous affirmer, de dire non, ou d’exprimer vos désaccords. Que ce soit dans la sphère personnelle ou professionnelle, éviter les conflits par peur de représailles ou de rejet peut créer des frustrations, nuire à votre bien-être, et parfois même bloquer vos opportunités de développement personnel.
Pourtant, comprendre l’origine de cette peur et apprendre à la surmonter peut transformer vos relations et renforcer votre confiance en vous.
Dans cet article, nous plongeons au cœur des raisons psychologiques qui rendent les conflits si intimidants pour certaines personnes. Nous explorerons les schémas émotionnels ancrés, souvent inconscients, qui alimentent cette peur, ainsi que les différentes personnalités face aux conflits : certains fuient, d’autres se taisent, et d’autres encore se plient aux attentes des autres pour éviter la confrontation.
Vous découvrirez aussi comment chaque profil peut travailler à apprivoiser sa peur, que ce soit grâce à des techniques thérapeutiques ciblées ou à des compétences en communication.
Imaginez un avenir où dire non ou affirmer vos besoins ne serait plus source d’angoisse mais plutôt une étape naturelle vers des relations plus équilibrées et authentiques. Si vous vous reconnaissez dans cette difficulté, prenez quelques minutes pour découvrir ces pistes de transformation, ou n’hésitez pas à prendre contact pour un accompagnement personnalisé.
Qu'est-ce qu'un conflit ?
Un conflit est une situation où deux ou plusieurs personnes expriment des points de vue, besoins ou valeurs incompatibles, générant une tension ou une opposition.
Contrairement à la croyance populaire, un conflit n'est pas nécessairement violent ou destructeur ; il peut être sain et constructif lorsqu’il est bien géré.
Explorer la nature des conflits, leurs types et les raisons pour lesquelles ils peuvent être perçus comme menaçants peut nous aider à mieux nous y préparer et à diminuer la peur qu’ils suscitent.
Vous n'aimez pas les conflits ?
Mais qui aime les conflits ? Sachez tout d'abord qu'il y a différents stades et que selon on l'on se trouve cela change la solution à appliquer. Ceux sont des points importants qui constituent d'ailleurs ce qu'un professionnel travaillera avec vous.
Quels sont les types et objets de conflits ?
Les conflits varient en fonction des éléments en jeu et du contexte dans lequel ils se déroulent.
Voici les principaux types de conflits :
Conflit intrapersonnel
Ce type de conflit survient au sein de la personne elle-même, souvent autour de dilemmes ou de désaccords internes (ex : conflit entre raison et émotion, ou entre deux valeurs personnelles opposées).
Ex : Une personne qui hésite entre s’engager dans une nouvelle relation par peur d’être blessée à nouveau peut ressentir une lutte interne.
Conflit interpersonnel
C'est le conflit entre deux personnes, souvent dû à des différences d'opinions, de valeurs ou de besoins. Ce type de conflit est courant dans les relations familiales, amicales ou professionnelles.
Ex : Un désaccord entre deux collègues sur la meilleure façon de réaliser un projet.
Conflit intra-groupe
Ce conflit apparaît au sein d'un groupe (équipe de travail, groupe d’amis, etc.), où les membres peuvent avoir des idées divergentes. Ce type de conflit peut concerner des méthodes de travail, des objectifs ou des valeurs partagées.
Ex : Des membres d’une équipe de projet qui n'arrivent pas à se mettre d’accord sur le calendrier de travail.
Conflit inter-groupe
Ce conflit se produit entre différents groupes ou sous-groupes ayant des intérêts ou des objectifs divergents. Les conflits inter-groupes peuvent survenir au niveau des entreprises, des équipes ou des communautés.
Ex : Deux départements d’une même entreprise en désaccord sur l'attribution des ressources.
L'objet du conflit représente le sujet ou l'enjeu autour duquel se cristallise une tension entre deux ou plusieurs parties. Il y a l'objet apparent et bien souvent des objets cachés.
Parmi les objets de conflits on trouve fréquemment :
⚙️ Valeurs et croyances (différences culturelles et religieuses, divergences éthiques et morales, désaccords sur l'éducation des enfants, visions opposées du monde et de la société ...)
❤️ Intérêts et ressources (enjeux financiers et matériels, partage du temps et de l'attention, répartition des tâches et responsabilités, accès à des opportunités ou privilèges ...)
⚙️ Pouvoir et influence (lutte pour le contrôle et l'autorité, prise de décision et leadership, autonomie versus contrôle, territoire et espace personnel, influence sur les autres ...)
❤️ Identité et reconnaissance (besoin de validation, de reconnaissance professionnelle, statut social, rôle dans la famille ou le groupe, respect de l'identité personnelle ...)
⚙️ Besoins psychologiques (sécurité émotionnelle, appartenance et inclusion, estime et valorisation, réalisation personnelle ...)
❤️ Malentendus et incompréhensions (différences de style de communication, interprétations divergentes, non-dits et sous-entendus, barrières linguistiques ou culturelles ...)
⚙️Méthodes et processus (organisation du travail, approches et stratégies, priorités et planning, standards et critères de qualité ...)
Les conflits impliquent souvent plusieurs objets simultanément.
Par ex, un conflit professionnel peut mêler enjeux de pouvoir, questions de reconnaissance, problèmes de communication, divergences de méthodes ...
Le conflit peut évoluer et changer d'objet au fil du temps.
Par ex., il commence sur un désaccord de méthode, se transforme en conflit de reconnaissance, devient un conflit de pouvoir et finit en conflit de valeurs ...
Et bien souvent il y a ce qui est exprimé ouvertement et ce qui est caché.
Tant que ce qui est caché n'est pas solutionné, le conflit subsiste et peut se calmer mais va réapparaitre.
☼ Bien souvent pour trouver ce qui est caché et face à la complexité des conflits, l'aide d'un tiers neutre est nécessaire.
Qu'est-ce qui peut faire peur dans un conflit ?
La peur du conflit résulte souvent d’une perception de menace ou de danger associée à la confrontation.
Voici les principaux éléments qui peuvent susciter cette peur :
- Peur du rejet ou de la rupture
Beaucoup de personnes redoutent que le conflit aboutisse à une rupture relationnelle. Dans certaines relations, l’idée de déplaire à l’autre ou de le contrarier crée une angoisse qui pousse à éviter les désaccords. - Peur de l’agressivité
Pour ceux qui ont déjà vécu des confrontations violentes ou traumatisantes, le conflit est associé à des comportements agressifs ou dangereux. Cela peut provoquer un réflexe d’évitement, par crainte de revivre ces situations. - Manque de confiance en ses compétences de communication
Si une personne se sent incapable d'exprimer clairement son point de vue ou de défendre ses idées, elle peut éviter les conflits par peur de ne pas se faire comprendre, de se sentir humiliée, ou de « perdre » la discussion. - Peur d'être jugé ou critiqué
Le conflit implique souvent d’exposer des opinions ou des émotions, ce qui peut être perçu comme une prise de risque pour ceux qui redoutent le jugement. La crainte de l’opinion de l’autre, de la critique ou du rejet rend le conflit menaçant. - Expériences passées douloureuses
Les personnes ayant vécu des conflits intenses dans leur passé, comme des violences familiales ou du harcèlement, peuvent associer le désaccord à une situation d’insécurité. Le conflit est alors perçu comme une situation de vulnérabilité.
La peur du conflit est souvent enracinée dans des blocages émotionnels profonds, où les expériences passées ont laissé des traces de peur et d'évitement face aux confrontations. Ces blocages empêchent l'individu de s'affirmer ou d'exprimer ses besoins par crainte de déclencher un conflit, renforçant ainsi un cycle de stress et d'anxiété dans les interactions interpersonnelles.
Qu'est-ce que la peur des conflits entraîne comme problèmes dans la vie ?
La peur des conflits est une problématique courante qui touche aussi bien la vie personnelle que professionnelle. Redoutée, la confrontation devient une source de stress et conduit souvent à des comportements d’évitement qui peuvent perturber divers aspects de la vie.
La crainte des confrontations déclenche dans notre cerveau une cascade de réactions psychologiques. Notre système nerveux autonome s'active face à la perspective d'un conflit, déclenchant une réponse "combat-fuite-figement". Pour les personnes évitant les conflits, c'est généralement la réponse "fuite" qui prédomine, créant progressivement des schémas "neurologiques" d'évitement qui se renforcent à chaque situation esquivée.
Lorsque cette peur des conflits s'installe durablement, elle peut entraîner des conséquences émotionnelles et relationnelles profondes, à tel point que certaines personnes se sentent bloquées dans leur capacité à s’affirmer et à s'exprimer pleinement.
Les personnes qui redoutent les conflits choisissent souvent de se taire ou de se conformer pour éviter toute forme de tension.
À court terme, cette stratégie semble apaiser l’atmosphère.
À long terme, cependant, ce comportement crée de nombreux déséquilibres dans la vie quotidienne.
Voyons les principales répercussions de la peur des conflits.
Blocages, auto-dévalorisation
► Auto-effacement : Lorsqu’on évite le conflit de manière répétée, on finit par privilégier les désirs des autres au détriment des siens. Cela mène à une perte de l’authenticité, où la personne a de plus en plus de mal à s'affirmer et à faire entendre ses besoins réels. Elle peut donc aller jusqu'à s'autosaboter.
► Accumulation de ressentiments : Le fait de ne pas exprimer ses opinions ou ses émotions pour "éviter les vagues" génère un sentiment de frustration et de colère refoulée, d'amertume, de rancoeur. Ces émotions accumulées peuvent mener à des réactions disproportionnées ou à des comportements passifs-agressifs.
► Stress et anxiété : La crainte de voir surgir un conflit provoque une tension psychologique permanente, avec une sensation de surveillance constante pour éviter les situations à risque. La peur de l’affrontement peut évoluer en une anxiété permanente, où chaque interaction devient une source potentielle de conflit. Cette anticipation constante génère un stress chronique. Cela peut engendrer de l'anxiété sociale, voire des symptômes somatiques, comme des douleurs musculaires ou des troubles digestifs.
► Dévalorisation de soi, baisse de l’estime de soi : La personne qui se refuse à s'exprimer commence à douter de sa propre valeur et de ses capacités. Elle en vient à croire que son opinion n’est pas légitime, ce qui renforce la perception d'infériorité face aux autres.
► Troubles dépressifs : Le renoncement à exprimer ses émotions entraîne souvent une forme d’ennui et d’insatisfaction qui peut évoluer en dépression. Cette incapacité à vivre pleinement et à s’affirmer est source de tristesse et de démotivation.
► Conflits internes refoulés : En évitant les confrontations, les personnes se retrouvent souvent en conflit avec elles-mêmes, un sentiment d'injustice intérieure se développe.
Difficultés relationnelles, des relations déséquilibrées
► Troubles de l’attachement : Dans le cadre familial ou du couple, la peur du conflit est parfois le reflet d’une peur d’être abandonné ou rejeté. Cette peur empêche la construction de relations authentiques et stables, créant une insécurité affective.
► Dépendance affective : La peur des conflits alimente souvent une dépendance émotionnelle, surtout en famille ou en couple, car la personne craint de perdre l’approbation de l’autre. Certaines personnes vont se plier aux attentes des autres, ce qui déséquilibre la relation et mène à des interactions superficielles et insatisfaisantes.
► Isolement social : Ne pas savoir s'affirmer peut mener à l'évitement social, car les relations deviennent épuisantes et source d'angoisse. En cherchant à éviter les discussions délicates, certaines personnes finissent par éviter certaines relations ou situations sociales, ce qui les isole progressivement et peut nuire à leur équilibre émotionnel.
Problèmes au Travail, impact sur la carrière
► Limitation des opportunités de carrière : Les promotions et les responsabilités peuvent se faire rares, car le manque d’affirmation est souvent interprété comme un manque de leadership. La peur des conflits freine la prise de parole et réduit l'efficacité des échanges. Les professionnels concernés peuvent éviter de soumettre des idées, de donner des retours constructifs ou de refuser des tâches excessives
► Surcharge de travail : En ne posant pas de limites, les individus accumulent des responsabilités non souhaitées, ce qui peut conduire à l’épuisement.
► Absence de relations professionnelles solides : Une communication inefficace et l'absence de retour d'opinion nuisent à la collaboration et à l’intégration dans l'équipe.
Exemple d’une peur des conflits
Prenons l'exemple de Marie, une jeune femme en couple qui évite toujours de donner son avis par crainte de provoquer des désaccords. À force de ne pas exprimer ce qui la dérange, elle développe de la frustration, qui se transforme en colère sourde. Avec le temps, elle en vient à se sentir incomprise et isolée dans son propre couple. Elle ressent une anxiété chaque fois que des sujets délicats apparaissent, et cette angoisse pèse sur sa relation. Cette dynamique l’amène à douter de sa propre valeur et l’empêche d’affronter la réalité de ses besoins non satisfaits. Et ceci à l'origine pour une peur des conflits.
Quels sont les types de personnalités face aux conflits ?
Certaines personnes abordent les conflits avec plus d'aisance que d'autres, et ces réactions dépendent souvent de l’histoire de vie, de la personnalité et des croyances de chacun. Juste quelques exemples.
☺Les évitants
Ce profil regroupe des personnes qui préfèrent fuir ou ignorer les désaccords, par peur de blesser ou d'être blessées.
L’évitement est souvent lié à des expériences d’enfance où les conflits ont été source de stress ou de rejet. Les évitants croient que l’affrontement est synonyme de perte, et préfèrent éviter tout risque de confrontation.
☻Les anxieux-sensibles
Ces individus ressentent des tensions et de la nervosité lorsqu'un désaccord surgit, mais ils n'évitent pas forcément les conflits. Ils souhaitent résoudre les différends, tout en redoutant l'intensité émotionnelle.
La peur des conflits est généralement liée à une sensibilité accrue au jugement ou au rejet. Leur auto-estime étant souvent conditionnelle, le conflit est perçu comme une menace potentielle à leur acceptation sociale.
☺Les assertifs-naturels
Ces personnes abordent les conflits avec une certaine sérénité et parviennent à exprimer leurs opinions sans se laisser envahir par leurs émotions.
Ces personnes ont souvent développé une bonne estime de soi et une expérience positive des conflits, comprenant que le désaccord est une opportunité de croissance.
☻Les compétitifs
Ces personnes perçoivent le conflit comme une situation de défi. Bien qu’ils ne ressentent pas de peur, ils tendent à être en confrontation pour prouver leur valeur ou asseoir leur contrôle.
Les compétitifs sont souvent issus d’environnements où la rivalité était valorisée. Ils redoutent l’idée de "perdre" dans un conflit, associant le désaccord à une lutte pour la validation.
Pourquoi certaines personnes ont peur des conflits ?
Expériences passées et modèles familiaux
Dans de nombreuses familles, les conflits étaient soit explosifs, soit évités, créant ainsi chez l'enfant l’idée que le désaccord est synonyme de douleur ou d’insécurité. Les parents qui manifestaient des comportements agressifs ou qui fuyaient les discussions difficiles ont souvent transmis cette perception aux enfants, qui deviennent des adultes évitant les conflits pour se protéger.
Croyances limitantes et valeurs profondes
Certaines croyances inconscientes alimentent la peur des conflits. Ces croyances, souvent issues de l'enfance, façonnent la façon dont une personne interprète et réagit au conflit.
Par exemple : "Je ne suis pas digne" (les personnes qui pensent qu’elles ne méritent pas d'être écoutées peuvent redouter le conflit par peur d’être ignorées) ou "Les conflits sont dangereux" (souvent liée à des traumatismes passés, cette croyance pousse certains individus à fuir toute confrontation pour éviter la douleur).
Personnalité et réactivité émotionnelle
Des traits de personnalité comme la sensibilité, la prudence, ou une forte empathie rendent le conflit plus difficile à gérer. Les personnalités anxieuses ou perfectionnistes peuvent craindre de faire des erreurs en conflit, préférant éviter l’interaction plutôt que d’assumer une possible vulnérabilité.
Quels sont les schémas émotionnels profondément ancrés qui peuvent créer une peur des conflits ?
La peur des conflits est souvent alimentée par des schémas émotionnels inconscients, formés pendant l’enfance et renforcés par des expériences de vie répétées.
Ces schémas sont des croyances et des réponses émotionnelles automatiques qui influencent la façon dont une personne perçoit et réagit aux situations de désaccord. Identifier et travailler sur ces schémas en thérapie peut réduire leur impact et permettre une gestion plus sereine des conflits.
Nous allons voir les schémas qui peuvent influencer la réaction face aux conflits.
- Schéma de rejet et d'abandon
Ce schéma se forme généralement lorsque la personne a grandi dans un environnement où elle a ressenti un manque d’amour, de soutien, ou d’attention de la part de ses proches. En conséquence, elle développe une peur profonde que les conflits entraînent le rejet ou l’abandon. Par peur de voir ses relations se briser, elle évite les confrontations et cherche souvent à satisfaire les autres, même au détriment de ses propres besoins.
Par exemple : Une personne qui, dès qu’un conflit éclate, craint que l'autre personne mette fin à la relation, même dans des situations où le désaccord est bénin. - Schéma de dévalorisation et d’insuffisance
Les individus ayant un schéma de dévalorisation ont souvent grandi dans des environnements où leur valeur n’était pas reconnue ou où ils se sentaient inadéquats. Ils croient inconsciemment qu’ils ne sont pas assez bien, et cela se traduit par une peur de l’incompétence ou du ridicule dans les conflits. La moindre confrontation fait résonner cette croyance, et ils craignent de se sentir jugés ou de « perdre » face à l’autre.
Par exemple : Au travail, cette personne peut hésiter à exprimer ses idées, craignant que ses collègues ne les trouvent ridicules ou inutiles. - Schéma de contrôle et de pouvoir
Certains schémas sont liés à un besoin excessif de contrôle, souvent développé dans des environnements instables ou imprévisibles. Pour se protéger de situations perçues comme menaçantes, ils cherchent à tout maîtriser, et un conflit est perçu comme un facteur d’imprévisibilité et de perte de contrôle. Le conflit devient alors une menace pour leur sentiment de sécurité personnelle.
Par exemple : Une personne ayant ce schéma peut se montrer autoritaire et vouloir résoudre le conflit de manière immédiate et définitive, car elle craint que toute incertitude ne perturbe sa stabilité émotionnelle. - Schéma de perfectionnisme et de peur de l'échec
Ce schéma se développe souvent dans des familles où l’enfant était valorisé pour ses réussites et punis ou ignorés pour ses échecs. Ces personnes développent la croyance que toute imperfection est inacceptable. Le conflit est ici perçu comme un risque de « faire des erreurs » ou de « mal faire », et il est donc évité par peur d’échouer.
Par exemple : Cette personne hésitera à affronter un supérieur sur une tâche mal réalisée, par peur d’être perçue comme incompétente ou d’endommager sa réputation. - Schéma d’anticipation de la douleur et de la menace
Ce schéma est commun chez les individus ayant connu des expériences traumatisantes, comme des conflits violents, du harcèlement, ou des abus émotionnels. Toute forme de désaccord est perçue comme un danger direct pour la sécurité personnelle. Même en l'absence de réelle menace, l'individu s’attend inconsciemment à revivre la douleur ou la souffrance passée.
Par exemple : Face à une remarque banale, une personne avec ce schéma pourrait ressentir une panique disproportionnée, associant automatiquement la situation à un traumatisme passé.
Pourquoi être préparé au conflit réduit la peur des conflits ?
La peur des conflits diminue lorsqu’on se sent préparé et outillé pour les gérer de manière constructive. Avoir des compétences de communication adaptées et une compréhension des dynamiques de conflit permet de rester plus calme et confiant face aux désaccords.
Voilà en quoi une bonne préparation est bénéfique quand on n'aime pas les conflits :
- Renforcement de la confiance en soi
Lorsqu’une personne sait comment s’exprimer et écouter les autres, elle développe une assurance qui permet de gérer le conflit sereinement. Cette confiance en soi diminue l’angoisse et rend le conflit plus facile à aborder. - Mise en place de limites claires
La préparation au conflit inclut l’apprentissage de l'affirmation de soi et de la mise en place de limites. Lorsqu’une personne sait poser des limites de manière respectueuse, elle se sent moins menacée et plus apte à éviter que la situation ne dégénère. - Compréhension des dynamiques émotionnelles
La préparation permet également d’anticiper les émotions qui peuvent surgir durant un conflit, que ce soit les siennes ou celles des autres. En comprenant ses propres réactions émotionnelles, il est plus facile de ne pas se laisser submerger et de rester maître de ses réponses. - Apprentissage de la résolution constructive
Être préparé signifie aussi maîtriser les outils de résolution de conflit, comme par exemple la Communication Non Violente (CNV) ou l’écoute active ou d'autres encore, ce qui permet de transformer un désaccord en une occasion de clarification et de renforcement de la relation.
Comment travailler sur ces schémas en lien avec la peur des conflits en thérapie ?
La thérapie peut aider à atténuer la peur des conflits en explorant les origines émotionnelles. Elle permet ensuite de déconstruire et d’adoucir l’impact de ces schémas en aidant la personne à reconnaître leurs racines et à créer de nouvelles réponses plus adaptatives.
Quand vous n'aimez pas le conflit, quelles solutions apportent la thérapie ?
Revisiter les schémas émotionnels et les expériences passées : Identifier l'origine des craintes et comprendre pourquoi elles se sont installées.
Une première étape thérapeutique consiste à revisiter les expériences d'enfance ou les situations traumatiques liées aux conflits. En comprenant le contexte de ces souvenirs, le patient peut faire des liens entre ses réactions actuelles et des expériences antérieures de rejet ou de jugement.
Pour chaque schéma, il est crucial de revenir aux événements passés qui l’ont ancré dans le psychisme. En revisitant ces souvenirs, souvent associés à des expériences de rejet, d'échec ou de danger, le thérapeute aide le patient à voir que ces croyances appartiennent au passé. Cela permet de déprogrammer l'automatisme qui pousse à réagir comme si chaque conflit constituait une menace.
Cette étape permettra par la suite de reprogrammer des schémas émotionnels obsolètes et d’instaurer une nouvelle perception de la confrontation grâce à la thérapie de la cohérence par exemple.
En abordant les schémas émotionnels ancrés, la thérapie permet au patient de mieux comprendre ses propres réactions aux conflits et de les modifier progressivement, en instaurant des schémas plus sains et constructifs. Cela ouvre la voie à des relations plus équilibrées et réduit considérablement la peur de la confrontation.
Identification et restructuration des croyances limitantes
En thérapie, il est essentiel d'aider le patient à identifier et modifier les croyances limitantes qui alimentent sa peur.
Cela peut inclure par exemple :
- "Les conflits détruisent les relations" : Transformer cette croyance en une vision plus nuancée : "Les conflits bien gérés renforcent la compréhension."
- "Si j'entre en conflit, on va m’abandonner" : Travailler sur l'auto-validation pour que le patient se sente en sécurité, même en cas de désaccord.
Cela implique par exemple donc de remplacer des pensées comme « Si je me dispute, on va me rejeter » par « Les désaccords sont normaux et peuvent renforcer les relations ». Cette étape de restructuration cognitive est essentielle pour réduire l’impact des schémas dans le présent.
Désensibilisation émotionnelle
Certaines techniques permettent de réduire l'intensité émotionnelle ressentie face aux conflits. Cela peut inclure des exercices de pleine conscience ou d'auto-compassion qui encouragent le patient à ressentir et à accepter ses émotions sans se laisser submerger.
Apprentissage de la gestion émotionnelle et du détachement
Développer un détachement émotionnel permet de séparer les émotions négatives du moment présent, pour observer le conflit de manière plus rationnelle.
La thérapie peut inclure des techniques qui favorisent un état de calme et diminuent l'anxiété anticipatoire liée aux conflits. Il s'agira de ne pas prendre chaque interaction personnellement, pour mieux garder son calme.
Il s'agit de développer des compétences émotionnelles, comme la gestion de l’anxiété ou du stress en situation de conflit. Cela inclut des exercices de pleine conscience, de respiration, et de recentrage pour permettre au patient de se sentir plus calme face à des émotions fortes et ainsi prévenir les réactions automatiques liées aux schémas. On apprend aussi à gérer la frustration et la colère pour ne plus les accumuler de manière toxique.
Validation et auto-compassion
La thérapie travaille à renforcer l’auto-compassion et l’acceptation de soi. En pratiquant l’auto-validation, le patient apprend à apaiser ses propres besoins et émotions sans dépendre de l’approbation des autres, réduisant ainsi la pression d’éviter le conflit à tout prix. Cela l'aide également à accepter la possibilité d'erreurs ou de vulnérabilité, contribuant ainsi à atténuer les schémas de perfectionnisme et de dévalorisation.
L’auto-compassion permet de reconnaître ses émotions et d'accepter l'inconfort du conflit sans jugement. Elle favorise également la résilience émotionnelle, indispensable pour garder son calme.
Développer une meilleure connaissance de soi
La connaissance de soi (parties acceptées et parties reniées) est fondamentale pour avoir une vision claire de ce qui se joue. Reconnaître ses vulnérabilités évite de réagir de manière excessive. Beaucoup de personnes croient le contraire ; ils pensent qu'en gardant une carapace et en "jouant" au fort ils sauront mieux se protéger ...
Quelles sont les compétences non thérapeutiques à développer en parallèle ?
Outre la thérapie, des compétences relationnelles spécifiques aident à désamorcer les tensions dès leur apparition et à construire des relations authentiques.
Certains apprentissages pratiques peuvent aider à mieux vivre les situations de désaccord et à aborder les conflits plus sereinement, à condition que dans la technique les bons outils soient choisis par rapport à vos spécificités individuelles, à vos blocages potentiels et à l'environnement.
C'est pourquoi il est préférable d'avoir des techniques adaptées à votre contexte.
- Techniques de communication assertive
Cela permet d'exprimer ses besoins et de formuler des demandes sans générer de confrontation. En pratiquant l'écoute empathique et en adoptant une communication axée sur les faits plutôt que sur les jugements, les patients apprennent à dialoguer calmement et efficacement. Il y a en autre la CNV mais il en existe d'autres et surtout plus approprié aux situations de conflit. - Développer l'affirmation de soi
Le training d'affirmation de soi enseigne aux personnes comment poser des limites et exprimer leurs besoins sans se sentir coupables ou anxieux. Par exemple le simple fait de dire "non" fermement mais calmement n'est pas évident pour tout le monde. Cela inclut aussi des techniques de communication orientées vers les conflits. - Simulation de situations conflictuelles, entraînement progressif au conflit dans un cadre sécurisé
Des mises en situation ou des jeux de rôle permettent de s'entraîner à gérer des conflits sans pression, renforçant ainsi la confiance en soi et la maîtrise des émotions dans des environnements contrôlés.
Dans cette phase, le patient est encouragé à pratiquer des micro-expositions à des situations de conflit. En commençant par de petits désaccords ou des simulations en séance, il peut expérimenter de nouvelles manières de gérer les conflits sans activer ses anciens schémas. Par exemple, il peut apprendre à exprimer ses besoins calmement sans anticiper le rejet ou la douleur.
Par exemple, il peut commencer par des exercices de "non" assertif, puis progresser vers des discussions où il exprime des opinions divergentes dans un cadre sécurisant.
Vous reconnaissez-vous dans ces descriptions ?
Ne laissez pas la peur des conflits limiter votre potentiel. Pour ceux qui reconnaissent ces difficultés dans leur quotidien, prendre conscience de l’impact de la peur des conflits et envisager une aide devient un pas décisif vers des relations plus équilibrées et une vie plus sereine.
Notre cabinet dédié à la gestion des conflits peut vous accompagner dans cette transformation, combinant un travail thérapeutique profond avec l'apprentissage de méthodes pratiques et efficaces.
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Auteur : Karine BIAVA (2024)
Psychothérapie et Art-thérapie à Peymeinade 06 530
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Une séance suffit pour répondre à une question.
Une thérapie est efficace durablement que après plusieurs séances.
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