Disputes, colère, violences, toute la famille souffre !

Prendre rendez-vous
navigate_before
Disputes, colère, violences, toute la famille souffre !

Date de publication : 21/10/2022

Un problème dans la famille ? c'est les enfants ? Vous ne voulez plus de ces conflits mais pourquoi ça ne va plus ? Vous êtes perdu ? Vous cherchez une solution ? C'est la faute à qui ?
En cas de conflit dans la famille, que se passe-t-il ?

« On se crie dessus à la maison … Mon fils s’enferme tout le temps. … Il n’y a plus de communication dans la famille… Ma fille est en pleine crise d’adolescence et elle est très violente avec son père… Ma mère est toujours sur mon dos… J’en peux plus de cet ambiance violente à la maison… J’en arrive à avoir envie de le frapper… Ma fille est déprimée et pleure constamment.»

Que ce soit en couple ou dans la famille, on a tendance à fuir le conflit. Pourtant, dans la plupart des cas, les tensions et les disputes sont inévitables et normales, voire saines. Il ne faut pas chercher à éviter les conflits, mais à les résoudre.

Quand il y a souvent des difficultés, avant de savoir comment résoudre le conflit, le premier réflexe de chacun est de se dire que c’est l’autre qui a un problème...
Et ensuite, dans le meilleur des cas, certains vont se demander : c’est qui le ou les responsables ? Qui devrait changer quelque chose à son comportement ?
Est-ce si évident de répondre à cette question ?

Cet article est le 1er des articles consacrés aux problèmes familiaux.
Dans cet article, nous allons parler surtout des conflits familiaux dans la cellule familiale proche (2 voire 3 générations) entre grand-parents, parents et enfants.
Nous verrons en quoi les difficultés familiales ont une influence.
Vous trouverez dans le 2ème article qui suit "En cas de conflit dans la famille, que se passe-t-il ?" plus d'éléments sur la thérapie familiale ou thérapie systémique et comment elle fonctionne.

Si la famille est en difficulté, c’est parce que l’enfant a des problèmes ?

Bien sûr que quand les enfants ont des difficultés, la famille est en difficulté. Dès qu’il y a une maladie ou un handicap dans la famille (TDAH, trouble du spectre autistique, dépression …), il est utile de permettre à chacun de savoir comment communiquer et se comporter.
Nul doute !
Et là bien sûr, toute la famille est impactée et une thérapie familiale peut être bénéfique.
Nous verrons plus tard comment.

Mais quand on repère un souci chez l’enfant, la cause du malaise vient-elle uniquement de l’enfant ? et/ou de l’extérieur ?

Vous pouvez toujours vous interroger.
Dans tous les cas, les réactions venant de la famille peuvent amoindrir ou amplifier le problème. Donc il est toujours intéressant de se questionner sur les attitudes adoptées dans la famille face à la difficulté.
Et les conseils d'un psychologue ou d'un psychothérapeute peuvent être bénéfiques.

Ensuite, l'enfant est CELUI (ou CELLE) qu'il ou elle est, en raison de son tempérament, de ses caractéristiques propres ET AUSSI de ses parents ou de son "milieu" parental et familial.
Pour le meilleur comme pour le "moins bon".

Malgré le souhait de transmettre le meilleur, tout parent transmet inconsciemment à son enfant toutes ses peurs, ses blessures, ses failles, ses frustrations, ses conflits internes. Les réactions, les comportements, les principes et l’éducation « véhiculent» alors toutes les difficultés des parents.

Seuls ceux qui ont beaucoup travaillé sur eux parviennent à amoindrir cette transmission. De façon remarquable, ces parents consultent individuellement pour moins le faire.
Nous sommes nombreux à avoir eu certains enfants en thérapie alors qu’il aurait été plus efficace d’y voir les parents … Donc pour beaucoup de difficultés de l’enfant, même si le ou les parents travaillent seuls en thérapie, l’enfant en tire un bénéfice.

MAIS la cause principale des troubles de l'enfant peut-elle venir de la famille ?

PAS dans TOUS les cas mais dans un CERTAIN nombre de cas.
Et à ce moment là, il est fondamental de l'identifier.

Même sans élément extérieur « provocateur », le malaise d’un enfant (son mal-être ou ses troubles psychologiques) peuvent être le plus grand signal d’un dysfonctionnement familial.


Les conflits ou difficultés familiales ont toujours des répercussions fortes sur les enfants.
Jusqu'à être la cause principale des problèmes psychologiques de l'enfant ?
Quelquefois, OUI. L'enfant a alors le statut de celui qu'on appelle le "patient désigné".
Nous verrons à la fin de cet article pourquoi.

Quelles sont les difficultés observées en raison d'un conflit ou problème dans la famille ?

Les problèmes couramment rencontrés par un enfant ou un membre de la famille, signe d’un dysfonctionnement familial sont :

  • troubles de l’humeur (anxiété, colère, dépression, agressivité, violence, peurs, phobies,…)
  • troubles du comportement (l’échec scolaire, vols, tentatives de suicide, repli sur soi, l'hyperactivité
  • troubles compulsifs (obsessionnels compulsifs (TOC), addictions (alcool, tabac, autres drogues, jeu, travail, sexe, écrans…)
  • troubles de l’alimentation : désordres alimentaires (anorexie, boulimie…)

Encore une fois, un trouble psychologique n’a jamais une seule cause mais des facteurs y contribuent plus que d’autres.

Si on fait l'hypothèse que les difficultés de l’enfant ou d’un membre de la famille signalent surtout la souffrance du groupe familial, on étudie en consultation au départ une souffrance du groupe familial dans son ensemble (et pas de l’enfant ou du membre de la famille seul).

Dans cette perspective, le symptôme de l’enfant n’est plus interprété comme le seul signe de difficultés individuelles, mais plutôt comme le révélateur de relations difficiles impliquant parents, grands-parents, frères et sœurs …

A minima si la pathologie "ne s’efface pas" par la thérapie familiale, les interventions fondées sur la famille amélioreront la communication, réduiront le stress et amélioreront les capacités d'adaptation.

Nous venons de parler longuement du cas où c'est le problème chez l’enfant ou un membre seul qui amènerait à consulter idéalement en thérapie.

D’autres "déclencheurs" d’une thérapie familiale ou thérapie systémique existent et pourraient vous amener à consulter.

Dans quels cas, peut-on avoir recours à une thérapie pour toute la famille ?

Nous avons pris précédemment l’exemple (fréquent) des enfants comme étant le « patient en souffrance » désigné.
En effet, la crise familiale (si elle impacte tous les membres de la famille) se cristallise le plus souvent sur un « patient désigné » comme étant le "révélateur" d’une situation, elle même déclencheuse de la crise.

Maintenant il est souvent plus sage de consulter un psychologue ou un psychothérapeute AVANT qu’une pathologie se développe suite à certaines situations familiales.

Quelles situations familiales peuvent être déclencheuses de crises ?

Les situations suivantes (parmi d’autres) sont souvent à l’origine des crises :
familles/couples avec jeunes enfants (la fatigue, les principes éducatifs, la violence à l'école, le téléphone portable et les écrans, …)
– familles/couples avec des adolescents (les affrontements liés à la recherche des limites, l’équilibre sévérité/permissivité, le rejet des règles, ... )
famille recomposée (le rejet du « nouveau parent », les enfants qui n’ont pas choisi de cohabiter, les jalousies, ...)
– familles/couples avec les enfants qui partent (nid vide)
couples à l’âge de la retraite et du désengagement (l’ennui, la perte du statut social, ...).

Les familles vivant ces situations familiales peuvent clairement aller beaucoup mieux et trouver une solution dans le cadre de la psychothérapie systémique ou thérapie familiale.

Et les crises ou conflits sont de quel type ?

Faisons un survol des types de conflits pouvant survenir au sein de la famille.
Nous verrons plus tard les difficultés précises qui sont responsables des crises. Habituellement, on pense aux difficultés qui résultent naturellement de problèmes de communication ou de malentendus. Mais il y a d’autres causes.

Conflits dans le couple

Les causes les plus courantes de conflits quotidiens dans le couple sont:

  • Problèmes de communication : expressions incorrectes, reproches, discours émotionnel, insultes, etc.
  • Sensation de perte de liberté et d'autonomie de la part d'un des membres du couple.
  • Essai de changement de la façon d'être de l'autre personne.
  • Manque de compétences en résolution de problèmes lors de certaines étapes du développement des enfants. Par exemple quand les enfants, vers l’âge de deux à quatre ans, se rendent compte qu’ils peuvent dire « non » et le font beaucoup, rendant leurs parents fous d’obstination, d’entêtement et de crises de colère. Par exemple quand les adolescents sont en train de découvrir qui ils sont, et quand il est courant pour eux de se rebeller, d’enfreindre les règles et de défier leurs parents.

Répercussions sur les enfants
Quand des problèmes entre conjoints apparaissent dans la famille, les enfants ressentent la tension de la relation entre leurs parents, ce qui leur donne un sentiment d’insécurité.
Ces problèmes affectent souvent leurs comportements et ils deviennent fermés sur eux-mêmes ou souffrent de problèmes relationnels avec les autres (l’agressivité, par exemple).

Quand un enfant s’implique dans le combat de ses parents, il y a alors triangulation.
Un enfant pourra prendre ouvertement parti pour sa mère ou son père et blâmer l’autre parent pour avoir causé des problèmes familiaux.

Parfois, les enfants s’impliqueront de façon plus subtile. Ils pourront agir et s’attirer des ennuis pour que leurs parents unissent leurs forces pour résoudre le problème de l'enfant et cessent de se battre.

Conflits entre parents et enfants

L’éducation des enfants reste un défi complexe à laquelle les parents doivent faire face.
Ils doivent rechercher le bon équilibre entre un trop grand autoritarisme et une trop grande permissivité : protéger les enfants et en même temps favoriser le développement de leur autonomie avec des exigences claires.
Les causes des conflits entre parents et enfants résultent le plus souvent de difficultés de communication, mais certaines situations y sont également propices comme l’adolescence ou si il y a un divorce ou une séparation.
Lorsque les enfants atteignent l’âge de la majorité, cela suppose le début de la coexistence entre des personnes et des adultes. Ils ont généralement différentes façons de penser et de comprendre comment vivre ou organiser leur vie, ce qui est susceptible de causer des conflits familiaux .

Conflits entre frères et soeurs

Il est normal d’avoir des conflits entre frères et sœurs, mais il arrive parfois que le conflit s’aggrave jusqu’à un niveau malsain.
Les frères et sœurs se disputent une ressource familiale importante : le temps et l’attention de leurs parents. Lorsque les enfants n’obtiennent pas les soins dont ils ont besoin, les frères et sœurs peuvent devenir des ennemis. Cependant, les besoins de chaque enfant sont différents en fonction de son âge, de sa personnalité et de ses besoins particuliers.
Entre frères et sœurs, les rapports sont structurés sur la rivalité ou une jalousie plus ou moins nuancée. Les comparaisons sont fréquentes et quand l’écart d’âge est faible, les injustices peuvent sembler nombreuses.
Les conflits peuvent également venir des éléments "rapportés" (compagnes et compagnons), qui peuvent liguer leur compagnon contre sa famille.

Conflits avec les personnes âgées
Lorsqu'un adulte entre dans la phase de vieillesse, et qu’il est dans le foyer familial avec des plus jeunes, les changements subis peuvent être source de tensions importantes. Lorsque la personne remarque sa propre détérioration corporelle ou au niveau social, où apparaissent des événements tels que la retraite, la perte d'amis ou de proches, les changements peuvent être vécus de manière très dramatique par la personne, donnant lieu à des conflits avec les autres composants du noyau familial.

Pourquoi ne peut-on pas trouver tout de suite un responsable ?

Prenons l’exemple des conflits entre les parents et les enfants.
Pour les parents, c’est bien souvent les enfants qui ont des problèmes.
Nous avons vu plus haut que beaucoup de parents envoient leurs enfants consulter seuls chez le psychologue car ils sont « soupçonnés » être les principaux responsables des difficultés vécues dans la famille et avoir donc des difficultés individuelles.

En fait dans une famille (comme dans tout système), la qualité des interactions dépend à la fois des capacités relationnelles et des caractéristiques psychologiques de chacun. En raison des relations étroites et intimes entre les membres de la famille, le comportement de l'un d'entre eux peut affecter la dynamique de la famille.

Quand un membre bouge, les autres bougent.
Etant donné que le premier membre ne répond plus la même chose, ne fait plus la même chose, les autres s’adaptent mieux ou plus mal.
Pour qu’un jour, la famille finisse par se figer avec ses problèmes et ses membres (qui finissent pas réagir toujours pareil et toujours aussi douloureusement).
En fait, même si les parents (unis ou séparés) ne se sentent pas très bien eux-mêmes, ils sont d’abord préoccupés par leurs enfants et leurs difficultés ou symptômes. Ce qui explique que c’est cela qui les amène à consulter pour l’enfant d’abord.

Mais, quand des tensions ou des manifestations « psychologiques » quelles qu’elles soient qui se produisent dans la cellule familiale, il n’y a qu’un bon réflexe : « questionner » la famille totale pour isoler les différentes problématiques à traiter.

Il est nécessaire de consulter pour une thérapie familiale et il est alors indispensable de « mettre en question » tous les membres de la famille ensemble, les sous-groupes familiaux voire certains membres individuellement.
Ça vous fait peur ?

Il n’est pas question de chercher des coupables mais des solutions.

C’est votre meilleure chance de trouver vraiment une vraie solution et que les conflits familiaux n’entrainent pas de ressentiments, de ruptures, de souffrance ou même de haine entre les membres d'une même famille.
Toute sorte de crise familiale nécessite la coopération de tous les membres, ainsi qu’une transformation et une adaptation à une nouvelle situation.

Pourquoi les conflits familiaux se répercutent toujours sur les enfants ?

L’une des conséquences négatives des conflits familiaux est que l’enfant a peur de ce qui se passera demain parce qu’il projette ses sentiments sur les problèmes qu’il voit à la maison.

Les problèmes familiaux amènent l’enfant à développer un sentiment d’insécurité, ce qui forme une vision pessimiste de la vie et peut montrer des symptômes de dépression.

Il perd sa confiance en soi et a peur du futur parce qu’il n’a pas une image positive à la maison.
Les problèmes entre les parents accentuent dans l’esprit des enfants la peur, la panique, l’anxiété et la confusion des émotions.
Ces enfants manifestent aussi un sentiment de culpabilité concernant le conflit entre les parents. L’enfant sent qu’il est souvent derrière les disputes entre son père et sa mère.
Par le dysfonctionnement de la famille, il y a une sorte de désordre dans la discipline de l’enfant qui conduit à des problèmes à l’école et avec ses amis et ses frères et sœurs.
Quant à son éducation, l’enfant souffre d’une diminution de sa capacité d’assimiler les informations, de manque de concentration, de manque de sommeil. Il devient hostile et pleure souvent, des symptômes qui rendent l’enfant une proie facile à l’apparition de symptômes psychologiques.

Nous verrons dans le prochain article "En cas de conflit dans la famille, que se passe-t-il ?"comment il est possible de réagir face à un conflit familial qui apparait. Ensuite nous verrons ensemble ce qu’est une thérapie familiale et ce qu’elle peut vous apporter.

Auteur : Karine BIAVA (2022)
Psychothérapie et Art-thérapie à Peymeinade 06 530


Si vous sentez que vous avez besoin d’aide en cas de difficultés ou de conflits dans votre famille, vous pouvez entreprendre des séances de thérapie familiale pour solutionner durablement votre mal-être.
N'hésitez pas à prendre rendez-vous.
La théorie est une chose, en profiter vraiment en est une autre.

D'autres articles sur ce sujet dans le blog ? Regardez ici.

Cet article vous a plu ? Si vous voulez échanger sur cet article, je le ferai bien volontiers avec vous. Pour ceci vous pouvez utiliser le formulaire de contact.

© Photo : Pexels