Si j'avais LE CHOIX, je DÉCIDERAIS de partir ou quitter ....

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Si j'avais LE CHOIX, je DÉCIDERAIS de partir ou quitter ....

Date de publication : 26/03/2023

A-t-on toujours le choix ? Si vous aviez le choix, seriez-vous plus heureux ? Et êtes-vous sûr de ne pas avoir le choix ?
Je choisis quoi ? : rester ou partir ? supporter ou me rebeller ? consulter ou attendre que ça passe ? trouver par moi-même ou demander un conseil ? fumer ou m'abstenir ? continuer ma thérapie ou arrêter ? ...
De toute manière que vous restiez ou que vous partiez, vous avez choisi, n’est-ce pas ? Quoi que l’on fasse, dire oui ou dire non c’est toujours choisir !

Nous ne sommes pas toujours responsables de ce qui nous arrive ou de ce qu’on nous a fait mais nous sommes toujours responsables de ce que nous en faisons.


"Qu'est-ce que je dois faire ? Qu'est-ce que je peux faire ? Quel est le meilleur choix ?"
Ces questions sont toujours présentes quoi que nous fassions. Tout le monde se les pose, sans forcément réaliser que la question du choix est en lien avec 2 notions fondamentales, la responsabilité et la liberté.
Rassurez-vous ! je ne vais pas dans cet article parler de ces notions existentielles (pour ceux qui sont intéressés, ils pourront toujours se renseigner sur la psychologie de A. ADLER, contemporain de S. FREUD).

En revanche, dans cet article, je voudrais vous donner quelques éléments par rapport à l’action de choisir.
Tout d’abord, quand vous souhaitez avoir différents choix possibles, il faut savoir que ça peut être aussi ce qui vous empêche le plus d’être heureux ?
Autre point abordé ici : le fait de choisir est très difficile pour certains car il y a la difficulté du renoncement. Et c’est ceci qui peut leur faire dire qu’ils n’ont pas le choix...
Enfin, choisir est-il possible quand on ne peut pas se séparer du regard des autres ?
Un petit article vient compléter celui-ci "Je ne sais pas quoi faire ? Je suis perdu(e) ...". Il donne quelques indications rapides sur l'indécision et comment la diminuer.

Comment fait-on un choix ?

« Faire le bon choix » est à la fois un processus cognitif et rationnel et un processus émotionnel et intuitif.

Faites-vous souvent des choix ?

Vous pourriez penser que "savoir comment faire un choix" n’est nécessaire que en cas de gros changement ou de situation cruciale.
Or, vous faites des choix des milliers de fois par jour. Pas convaincu ?

Mettre votre réveil pour 6 heures du matin ou 6 heures 30 ? Choisir une tenue habillée ou plus confortable ? Mettre cette veste ou une autre ? Yaourt ou tartines ? Vélo ou voiture ? Du thé ou du café ? Au moment où vous arrivez au bureau, discussion avec un collègue ou ouvrir votre boîte mail ? combien de temps sur chaque mail ?
Un chercheur du MIT a estimé entre 10 000 et 40 000 choix le nombre de décisions que vous prenez en 1 journée. Le cerveau est pour cela le plus grand consommateur d’énergie.

Parmi ces dizaines de milliers de décisions, il y les plus importantes et les moins importantes (... selon VOTRE DEFINTION de l’importance, bien sûr). Il y a leurs conséquences positives et négatives … Par rapport à quoi, au fait ? Je crois que vous commencez à toucher du doigt que tout choix doit vous correspondre. Et pour cela vous devez bien vous connaitre. Nous y reviendrons.

TOUT CE QUI SUIT concernera bien sûr que les décisions importantes pour VOUS !

Comment on choisit ?

Nous reviendrons sur certains éléments tout au long de l'article.
Mais sachez qu'à chaque séance de thérapie, vous travaillerez sur le sujet "Comment choisir ?".
Vous comprenez bien que ce n’est pas possible de vous détailler tout le processus dans un article car cela dépend de vous. Je vous accompagnerai à chaque fois en séance car un très grand nombre de paramètres sont à considérer.
Je consacre beaucoup de séances spécifiquement à voir avec vous à « Comment faire vos choix en prenant une décision la plus conforme possible à votre personne » pour ne pas regretter. Mais cela nécessite de véritables séances.

Juste une information scientifique pour comprendre comment les choix se font (et oui ma formation première de scientifique n’est jamais très loin ...). Cela peut servir.

Des scientifiques ont prouvé que la préférence du cerveau va aux choix qu’il a déjà effectués auparavant.


"Nous pensons que lorsque nous devons faire un choix avec deux possibilités ou plus, des traces inconscientes de choix sont déjà présentes dans notre cerveau, un peu comme des hallucinations inconscientes", expliquait Joel Perason (selon une étude publiée dans la revue spécialisée Scientific Reports 9, Article number: 3504 (2019))
"Lorsque nous devons prendre une décision, les aires de décision du cerveau choisissent la trace de pensée la plus forte. En d’autres termes, si une activité pré-existante du cerveau correspond à l’une des possibilités, alors votre cerveau tend à pencher pour ce choix-là, car il est boosté par cette activité déjà inscrite dans le cerveau."
Nous serions donc, malgré nous, amenés à faire les mêmes choix en boucle et à renforcer ainsi notre propre système de pensées. Un peu comme si le cerveau avait une sorte d’activité qui lui était propre.

Ceci explique pourquoi nous répétons les mêmes schémas. Cela conforte le fait que nos expériences et notre vécu d’enfance déterminent nos choix actuels en terme de comportements et de pensées.

Sur quoi se base le cerveau pour "décider" ?

Un autre point très intéressant dans cette étude explique pourquoi en psychothérapie, la visualisation et l’imagination que nous utilisons sont des outils pour faire évoluer notre système d'action : l’image se formant dans l’esprit des participants, c’est-à-dire la formation d’images mentales inconscientes, est un élément déterminant dans les choix faits.
Ce qui explique que par exemple dans le cadre de syndromes post-traumatiques ou dans d’autres pathologies psychiatriques les images mentales non sollicitées apparaissent et ce sont elles qui court-circuitent le mental pour les décisions. "Les personnes souffrant de stress post-traumatique indiquent l’absence totale de contrôle aussi bien sur la nature des images mentales qui leurs surviennent que sur leur clarté."

En matière de psychothérapie, étant donné que les demandes de changement sont fréquentes, ces données sont fondamentales à prendre en compte pour pouvoir faire évoluer les comportements.
Maintenant les éléments générateurs des images dans le cerveau sont très nombreux. Nous en aborderons certains au fil de l'article.

Qu’est-ce qui nous empêche le plus d’être heureux dans nos choix ?

Et si c’était, qu’il y en a trop ? Trop de choix ?

Trop de choix, c'est terrifiant au point d'en être névrotique ?

Selon C. Vernin (journaliste) interrogeant le Dr Meulemans, médecin psychothérapeute :
« Il y a 30 ans, la société était plus cadrée, plus stricte, avec une morale plus restreinte. Elle basculait souvent celles et ceux qui ne jouaient pas le jeu dans la marginalité, ou dans la dépression, soit dans un stress de lutte pour être dans l'affirmation de soi, soit dans un stress de soumission, avec toute l'aigreur que cela peut générer. En même temps, elle assurait des lignes claires, bien définies et non contestables,

À l’inverse, notre société actuelle questionne les définitions d'hier, les présupposés, les valeurs, en mettant la question du sens et du bien-être à l'avant-plan.

La société actuelle amène plus de liberté, mais aussi plus... de choix. C'est lui qui serait le grand Mal de notre siècle.

L'adage "trop de choix tue le choix" n'aurait jamais eu autant de sens à une époque où tout le champ des libertés semble possible, pour le meilleur et pour le pire.

Car cette permissivité extrême entraîne avec elle une explosion des névroses dû au dilemme permanent de faire le bon ou le mauvais choix.
Quel est le sens de ce que je vis ? Suis-je en adéquation avec mes valeurs ?
Des plaintes différentes d’autrefois abondent dans les consultations : le burnout, la question du genre, l'orientation professionnelle ou scolaire, jusqu'à la parentalité.
En décrétant la liberté et l’égalité, la société est devenue individuelle, et chacun a la responsabilité de son développement personnel et de son propre bonheur. Et la possibilité de choisir tout ce qui, jusqu’alors, lui était imposé.
C’est compliqué, la liberté, quand on n’a pas l’habitude ...

"Il y a à la fois ce souffle de liberté, cette sensation que tout est possible, mais en même temps une conscience d'impuissance ", ajoute la psychothérapeute.
Cette nouvelle liberté touche tous les pans de notre vie. Du choix de l’école, à celui d’un métier jusqu’à celui de notre partenaire. Un travail pour quoi faire ? Pour combien de temps ? Quel est le sens du travail actuellement ?

Faire une carrière pendant 30 ans dans la même boîte ne fait plus rêver. Le parcours zigzag est devenu la norme. On questionne la place du travail dans sa vie …
Les relations amoureuses n’échappent évidemment pas à cette grande remise en question. Les couples se séparent, les ex vivent ensemble. La définition du couple est plurielle. Est-il parental, conjugal, amical, sexuel, passionnel, et pour combien de temps ?
La question du genre a émergé, et des souffrances jusqu'ici écrasées par l'interdit et la culpabilité sont sorties de l’ombre. Dès lors, le choix se pose : quel genre, quelle expression, quelle identité ? …

Il ne s'agit pas simplement de faire un choix mais de faire le bon choix. Pour les plus éclairés, les plus sensibles, les plus perfectionnistes, ce champ infini des possibles peut provoquer une véritable paralysie. 

En découle une inévitable surcharge mentale pour celui ou celle qui craint de prendre la mauvaise décision….
Bref, le choix amène des névroses nouvelles. Mais l'absence de choix, aussi confortable soit-il, nous limite et nous empêche de nous connaître.
"La liberté explose et efface les limites. Elle est tellement vertigineuse qu’il faut être bien musclé pour pouvoir l'appréhender et ainsi... vivre l'insupportable légèreté du choix", conclut la psychothérapeute.

Alors que faire ? Comment faire pour que plus de choix nous rendent plus heureux ?"

Un choix heureux, un bon choix pour soi : c'est réalisable comment ?

En réalité, le problème de départ est que nos pensées et nos actions sont déterminés par un grand nombre de facteurs que nous connaissons mal, faute de recul ou pas accessible actuellement : l'éducation et la culture, la société, notre groupe social et familial, nos relations, notre vécu et nos expériences, notre tempérament et notre "psychologie", nos prédispositions physiques, mentales héritées de nos ancêtres, etc.

Par conséquent nous agissons la plupart du temps par émotion, instinct, ou selon des schémas pré-établis, appris ou hérités, sur lesquels nous n’avons que peu de pouvoir. Pourtant, il existe un chemin de liberté dans nos choix.


Le seul moyen de retrouver la liberté sera d’identifier et de comprendre les causes qui déterminent notre comportement et nos pensées. Puis les mettre à profit pour avancer dans le sens qui est important pour nous. Et c'est cela qui déterminera le ou les choix.

La liberté passera donc par la connaissance de soi.
L’objet d’étude est donc à la fois soi-même, et ce qui est autour de nous (indispensable pour aboutir à la connaissance de soi, se regarder le nombril ne permet pas de se connaitre).

Est-ce que on est totalement libre dans ses choix ?

La CONNAISSANCE DE SOI ne nous affranchit pas de la part de déterminisme*, mais elle nous permet de comprendre en partie ce qui agit sur nous.
En effet, nos perceptions sont imparfaites, nos idées sont connotées, nos raisonnements sont conditionnés. Nous ne voyons le monde qu’à travers le prisme de notre individualité, ce voile qui nous empêche de voir la réalité. Par exemple il sera intéressant de prendre en compte les biais connus (nous le verrons plus loin).
C’est donc ce prisme déformant qu’il va falloir disséquer et analyser pour tenter d’accéder à une vision plus responsable des choses.
Mais, même si on en est un peu conscient, une partie restera toujours inaccessible.
Il y a néanmoins toujours une marge de manoeuvre. Par exemple, pour changer de perception, il ne faut pas changer ses pensées, il faut changer sa façon de penser.

(* Selon le déterminisme, il n’y a pas de hasard ou de libre arbitre (tous les événements, y compris les actions humaines, sont entièrement déterminés par des causes antérieures). Dans le vie il y a un mélange de déterminisme et de liberté (qui implique que l’homme peut agir selon sa volonté et non selon des contraintes extérieures ou intérieures).)

Alors il suffit de se connaitre pour être sûr de faire des choix facilement ?

La connaissance de soi rend libre.

Mais la connaissance de soi est une démarche délicate, tant il est difficile de prendre du recul sur soi-même. Ceci peut donc réduire notre liberté de choix.

La prudence est un préalable : il s’agit de remettre en cause chacune de ses idées, de cultiver le doute, de pratiquer l’ouverture, l’écoute et l’humilité. Et c'est là que la thérapie peut vous y aider.

La thérapie permet de travailler tout le long du chemin de liberté évoqué plus haut. Le psychothérapeute (psychanalyste, psychopraticien, psychologue ...) vous accompagnera à chacune des étapes suivantes :
- comprendre les éléments sur lesquels nous pouvons avoir un peu de pouvoir : certains mécanismes biologiques, psychologiques, sociaux et culturels CONNUS à ce jour; CERTAINS de nos schémas de pensée; notre fonctionnement; nos qualités; nos valeurs; nos actions; …..
- savoir comment ces éléments sont "combinables" et "modifiables"
- les piloter dans une direction choisie (j'y reviendrai à la fin) ...

Le psychothérapeute devra être vigilant à ce que vous fassiez des choix qui vous permettent d'avancer.
Car ATTENTION :
travailler sur soi et mieux se connaître peuvent enfermer et empêcher l’action de certains.
C'est le piège du développement personnel parfois.

Il s'agit d'oser faire avec ce que vous êtes. Et ne pas attendre de changer pour agir et avancer. Car si vous attendez d’être la « meilleure version de vous-même » pour commencer à faire des choses, à être en paix et à oser…vous ne serez pas quelqu’un qui progresse, mais vous serez quelqu’un qui attend.
Vous deviendrez victime de l’éternelle insatisfaction de ne pas jamais être assez bien.

Nous évoquerons à la fin "comment choisir en fonction de ce qu'on est".

►► DONC méfiez-vous : même sur ce chemin de liberté du choix, ce qui pourrait être un moment excitant, enthousiasmant deviendra parfois, au contraire, une source d’angoisse, de stress intense. Et ceci pourra nous amener parfois à rêver secrètement que quelqu’un prenne la décision pour nous. ◄◄
Paradoxal non ?
Même si c’est difficile à admettre, il semble que la manière la plus sage de rendre nos choix moins douloureux soit d’accepter que, finalement, une grande partie de leurs conséquences nous échappe !

Le choix est générateur d'anxiété et de différents troubles anxieux.

Je vais donc vous donner dans le paragraphe des indications là-dessus.

Choisir, c’est renoncer ?

Dès lors que deux alternatives s’offrent à nous, si l’on fait le choix de l’une, il faudra forcément renoncer à la seconde.
On ne peut pas constamment tout avoir : « le beurre et l’argent du beurre » comme le dit l’expression populaire. Il faut donc faire un choix.

Et non seulement cela est difficile d’avoir à renoncer à une alternative, mais c’est aussi terrifiant car l’on peut ne pas cesser de se demander si l’on a fait le bon choix et si l’on ne passe pas à côté de quelque chose de mieux…

Choisir revient à évaluer ce qui nous paraît plus ou moins bon pour nous et/ou plus ou moins nécessaire.
Si on ne renonce à rien, on ne préfère rien, donc on ne fait rien.

S’engager et choisir, c’est vivre.

C'est quoi le faux obstacle à la décision ?

La peur !
Peut-être est-ce la peur de l'échec ou la peur de vous tromper qui vous empêche d'avancer ?
Comme la colère, la joie, la tristesse, la peur fait partie de nos émotions fonctionnelles. Son rôle est de nous protéger des dangers réels. elle nous intime la prudence, à faire attention comme l'enfant qui commence à évaluer son potentiel de marche et qui y va à tâtons avant de se mettre debout et de tout lâcher pour se lancer à la découverte du monde.
Donc rien de grave là dedans. Et pire encore tout est normal.
Nous pouvons accueillir la peur et évaluer ce qu'elle nous enseigne de nous et de notre environnement.

Pourquoi faux obstacle à la décision ?

Dans le cas présent de la peur de se tromper ou d'échouer, vous êtes dans un exemple dysfonctionnel lié à vos appréhensions, à vos croyances, à votre vision du monde.
Car en ne décidant pas, donc en laissant les choses se faire, vous êtes peut-être en train de vous tromper ou d'échouer ? même si vous n'avez pas ressenti de peur, c'est peut-être ne rien faire qui est la mauvaise décision, donc vous vous trompez aussi ?

Choisir et donc renoncer seraient-ils donc synonymes d’avancer ?

Choisir n’est donc pas une mince affaire, puisqu’il s’agit de notre capacité de renoncement, de NOUS RÉSOUDRE À LA PERTE.
Certains diront que, « choisir, bien plus que renoncer, c’est perdre ».

Mais choisir, c’est aussi faire en sorte de se respecter en tant que personne unique (c’est la fameuse connaissance de soi évoquée plus haut qui nous détermine).
Il n’en reste pas moins que nous avons tous éprouvé certains de nos choix comme n’étant pas toujours les plus judicieux.
Hélas, même si nous ne faisons pas toujours les bons choix, les décisions que nous avons prises nous font avancer.
Peut-être referons-nous les mêmes erreurs car notre inconscient nous joue des tours et nous pousse à la répétition ou peut-être que nous ne referons plus ces mêmes erreurs.

Quand on choisit, on décide entre une chose et d’autres.
On renonce à ce qui n’est pas choisi et parfois, on peut choisir sans renoncer à toute autre chose, on choisit plusieurs choses, mais en choisissant plusieurs choses, on renonce au temps consacré à chaque chose.

Croire que l’on peut tout avoir est une erreur. Ou tout du moins un leurre.
Le choix est salutaire ... le savoir est déjà moins se tromper.
Le choix est bon, même quand on pense s’être trompé, rien que par le fait qu’on ait pu faire un choix.

Dès lors, comment aborder la décision comme une opportunité de création, qu’elle soit professionnelle ou personnelle ?
Comment le renoncement impliqué par le choix peut-il être bien vécu, en particulier dans une société qui accepte de moins en moins la frustration ?

Comment mieux vivre le choix?

Et si nous décidions de croire que « choisir, c’est préférer » ? Cette invitation à « aller vers quelque chose » qui a notre préférence nous positionne davantage comme sujet de notre choix, acteur d’un chemin qui fait sens pour nous ou pour le collectif dont nous sommes responsables.
C’est une invitation à la vie, avec ses prises de risques et ses émotions probables. Plusieurs personnes ont témoigné de l’impact qu’a eu ce changement de croyance dans leur vie, professionnelle et personnelle : un regard nouveau sur les situations, des chemins plus innovants, et surtout des décisions plus sereines dans le temps, car prises en lien avec une préférence qui fait sens.

Les pièges du choix

Nous avons déjà parlé plus haut de l’angoisse, du stress intense, qui peut nous amener parfois à rêver secrètement que quelqu’un prenne la décision pour nous.
Nous avons également évoqué le fait que la connaissance de soi nous permet de faire les bons choix ... en tout cas les meilleurs choix.
Cela permet de réduire le fait que sinon nous avançons à l’aveugle, non seulement sans savoir ce qui fait vraiment sens pour nous ou pour le collectif, mais aussi et surtout en n’ayant aucune conscience de nos « angles morts » dans le processus de décision.

Je vais juste ci-dessous énoncer QUELQUES pièges à déjouer dans la prise de décision à propos de nos choix :

Les biais courants lors de la prise de décision

Il y a des pièges tels que l'aversion aux pertes (face à un choix nous avons plus peur des désavantages que des potentiels avantages), le biais de primauté (les premiers éléments de description de quelque choses forgent notre décision), le biais d'immédiateté (nous privilégions l'avantage immédiat à l'avantage différé), le biais de confirmation (on est plus sensible aux éléments qui confirment notre opinion initiale), le biais d'inertie, ...
Etre conscient des ces biais très courants permet d'être plus objectif.

L'incertitude de la vie

Les caractères anxieux le savent bien. La vie est incertaine.

L'immense majorité des paramètres qui vont influer sur nos choix sont hors de notre contrôle !

Il y aura toujours une part d’inconnu (cette fameuse incertitude irréductible). Et ceci existera toujours quel que soit le choix. Nous ne pourrons jamais connaitre d'avance toutes les conséquences d'un choix.
L’incertitude nous met dans un état de vulnérabilité car c’est un état imprévisible, incertain. Nous n’avons pas le contrôle sur la situation et nous n’y sommes jamais complètement préparé.
Et chacun d'entre nous tolère plus ou moins bien la peur de l'inconnu. D'où la tendance ou pas au conservatisme ou à l'inertie.

La capacité à canaliser ses pensées

Nous hébergeons en nous un "hamster qui tourne dans sa roue" particulièrement énergique mais dont le rendement est faible ! Il travaille pourtant de jour comme de nuit, jusqu’à nous empêcher de dormir, et sa production est bien souvent décevante ...

L’illusion de l’objectivité

L'illusion possible en matière de décision est encore très fréquente : des pour, des contre, des tableaux de critères, des poids savamment mesurés, des listes, des prises d’avis … tout cela en espérant arriver à la « bonne » décision, sans même toujours savoir ce qui définit une bonne décision et ... tout ce qui nous échappe (vous savez le fameux déterminisme évoqué plus haut et le karma et ...)

Notre besoin de reconnaissance

Je vais un peu m'appesantir sur ce piège car c'est celui qui nous échappe peut-être le plus alors qu'il fait partie de la fameuse connaissance de soi.

Bien souvent se cache au fond de nous un besoin, voire une soif, d’obtenir l’approbation, l’admiration ou tout simplement le regard de l’autre sur ce que nous faisons de notre vie.

Notre besoin peut être d’ordre social, statutaire, familial, ou même existentiel.
Il témoigne en réalité de notre propre rapport à nous-même, de notre propre degré d’émancipation : peur de décevoir, peur de déplaire, peur d’échouer (ou de réussir), besoin de revanche, besoin de se singulariser…

Le besoin de reconnaissance positive peut être un moteur très puissant mais peut aussi devenir un frein majeur quand il s’agit de prendre des décisions.

Comment neutraliser les effets de ce besoin de reconnaissance ?

Il n’est pas facile de neutraliser les effets de ce besoin de reconnaissance.
D’abord en prendre conscience, lucidement. Examiner les répétitions dans sa vie, entendre les feedbacks de son entourage, avoir le courage d’évaluer les effets des décisions passées… peut nous aider à prendre une plus juste distance. Le regard d’un tiers est toujours aidant dans ce domaine.
Puis mesurer les impacts possibles du choix que notre besoin de reconnaissance nous conduirait à faire : conséquences directes et indirectes, pour nous-même, les équipes, notre entourage. Et imaginer ce que les autres en diraient.

Ne surtout pas prendre avis auprès de ceux qui font partie de votre « problème » : interroger un père ou un pair auquel on se compare dans la réussite est une très mauvaise idée si l’on veut garder son libre-arbitre !
"Passer sa vie à essayer de mesurer les sentiments des autres et à se faire du souci à propos de la façon dont ils nous regardent. Vivre de façon que les souhaits des autres soient exaucés. Il peut y avoir des panneaux pour t’orienter dans cette voie, assurément, mais c’est vivre en se privant de liberté. Pourquoi choisir en se privant de liberté ? Tu utilises les termes « désir de reconnaissance », mais ce que tu veux vraiment dire, c’est que tu ne veux pas déplaire à qui que ce soit….Le courage d’être heureux englobe aussi le courage de déplaire. Lorsque tu auras atteint ce courage, tes relations interpersonnelles s’en trouveront instantanément allégées. »
extrait du livre « Avoir le courage de ne pas être aimé » de I. Kishimi et F. Koga

Comment choisir sans regret

Qui dit choix, dit regret ?
J’ai prévu d’écrire un article complet sur les regrets mais abordons juste la fameuse phrase "Mieux vaut des remords que des regrets" : est-ce que c'est vrai ?

Il arrive que l'on se retrouve face à une situation dont le choix sera déterminant. On peut alors choisir de se lancer, quitte à en assumer par la suite les conséquences, ou bien préférer la sécurité et ne même pas essayer.
Nous avons vu plus haut que la peur de l'échec ou de se tromper est un faux obstacle car la non-décision, c'est peut-être ça la mauvaise solution, l'échec.

Quel est le bon choix, et vaut-il mieux avoir des remords ou des regrets ?

On dit qu'il est parfois préférable de se lancer et d'oser, quitte ensuite à s'apercevoir que l'on s'est trompé ou que l'on n'aurait pas dû, au lieu de regretter toujours de ne pas l'avoir fait.

La phrase "Mieux vaut des remords que des regrets" célèbre le courage et la volonté de changement.
Cependant, on ne peut pas la prendre pour une vérité générale, et il est important de nuancer. En effet, il serait dangereux de s'en servir d'excuse pour agir n'importe comment, pour sauter le pas, quel qu'il soit sans penser aux conséquences.

Prenez donc toujours bien le temps de réfléchir si cela en vaut la peine ou non, en ne tombant cependant pas dans l'excès inverse.
Il est aussi bon parfois de prendre des risques, quitte à sortir de sa zone de confort, pour ne pas finir plus tard par se demander ce que notre vie aurait été si nous avions fait tel ou tel choix que nous n'avons pas osé à l'époque.

Faire la part des choses et choisir entre remord ou regret apparaît quelquefois assez compliqué.
Il n'existe malheureusement aucune façon d'être certain(e) des choix que l'on fait.
Comme déjà mentionné plus haut, la meilleure solution reste alors encore de se connaitre, d’essayer de rassembler des éléments « rationnels » par rapport à soi, d'essayer aussi en même temps de s'écouter un maximum, et de faire confiance à son intuition.
Il est important de déterminer si l'action que l'on hésite à effectuer est importante et nous tient à cœur ou s'il ne s'agit au fond que d'un caprice, auquel cas, elle ne vaut peut-être pas forcément le coup.

Comment faire le bon choix ?

Je ne voulais pas en parler du tout.
Mais vous l'aurez compris, j'ai moi-même des difficultés à renoncer ....
car la question du "bon" choix revient toujours en thérapie.
Ceux qui voudront plus de détail pourront toujours venir en séance.

Quelles sont les stratégies pour trouver la meilleure option possible ?

  • Le préalable est de "tester" sa PERCEPTION et sa PERSPECTIVE de la situation et des éléments qui vont "alimenter" le ou les choix à faire .

    Perspective : l’angle ou la position dans laquelle vous observez une situation
    Perception : la façon dont vous vivez la situation (autrement dit votre façon de voir les choses intérieures et extérieures)

    Nous avons vu plus haut que la connaissance de soi était nécessaire. Mais pour quoi ?
    Pour se changer. Et bien non pas forcément mais analyser et orienter différemment sa vision des choses.

Beaucoup de problèmes qui nous empêchent de faire des choses ne partiront jamais.
La solution est déjà peut-être dans un 1er temps de changer de perception et de perspective.

Ceci est très puissant et est un aspect beaucoup travaillé en psychothérapie.
"Si vous changez la façon dont vous regardez les choses, les choses que vous regardez changent." W. Dyer

Après le "test", il s'agit déjà de voir si changer de perception et de perspective modifie la situation ou des éléments du choix. Il s'agira donc, avant de choisir, de faire tomber le filtre de la perception et de la perspective.
Surtout pour avancer, il est très souvent important de changer de perspective. Si vous n’allez pas vers quelque chose de plus grand que vous, de beaucoup plus grand – alors vous ne vivez pas, vous survivez.

  • Le 2ème préalable est d'être au clair avec son intention.
    Quand un choix n’est pas simple, c’est souvent parce qu’il manque l’essentiel....l’intention.
    Agissez toujours avec intention.
    Vous devez échanger une vie d’automatismes contre une vie intentionnelle.
    L'intention cache des valeurs, de la remise en question, de l’attention aux autres, l’envie de faire les choses bien, de ne pas faire de mal, d’être honnête, respectueux, etc.

  • Nous arrivons alors au choix lui-même.
    J'ai tendance à privilégier la notion de gain/perte dans un choix plutôt que la notion pour/contre car y figure souvent un mélange d'avantages/désavantages en terme de gain et perte MAIS aussi les facilitateurs et les obstacles (ou forces et faiblesses) présents pour chaque choix.
    Or je préfère que la réalisation du choix soit traitée de façon consécutive à la stratégie proprement dite du choix, afin de ne pas masquer certaines options.

    On pourrait résumer ces stratégies de choix selon deux types :
    ♦ axée sur les gains: elle consiste à arrêter un choix rapidement en se focalisant sur les bénéfices ou gains ,
    ♦ axée sur une balance, donc sur une évaluation: cela revient à passer beaucoup plus de temps à comparer différentes alternatives en termes de gains et de pertes.
    Quitte à revenir sur des options abandonnées dans un premier temps, pour les réévaluer encore et encore. En effet, si certains savent d’emblée ce qu’ils veulent, d’autres ont besoin de vérifier tout un tas d’hypothèses alternatives pour être sûrs de leur choix.

La deuxième possibilité est plus coûteuse en termes d’efforts cognitifs, génère plus de doute mais peut-être moins de peur, moins de remord. Par contre elle coupe un peu l'intuition.
Et encore une fois pour évaluer des gains ou pertes, il s'agit de le faire en connaissance de cause, c'est-à-dire connaissance de soi. Pour savoir ce qui nous correspond.

Comment choisir concrètement ?

Tous les éléments évoqués dans le paragraphe précédent sont supposés avoir été examinés.

Procédure pour faire un choix
Vous l’avez sûrement compris le présupposé de base est que vous ayez déjà travaillé suffisamment sur vous et sur votre environnement (entourage, facilitateurs, obstacles, autres problèmes à prendre en compte …).
Petit rappel, la connaissance de soi c’est connaitre ses talents, ses qualités et défauts, ses accomplissements, ses valeurs, ses blessures, ses schémas de pensée, ses rêves, ses « obstacles », quels sont nos critères d’urgence et d’importance … afin de pouvoir déterminer les avantages et inconvénients de chaque choix par rapport à ce qu’on est.

Bien sûr ceci n’est à appliquer que pour les choix importants.
- Faites une liste concrète des choses « importantes » pour lesquelles des choix sont à faire.
- Que vous écriviez votre liste sur papier ou sur ordinateur, vous devez commencer par définir votre problème, notez vos options, puis dresser une liste des avantages et des inconvénients de chacune d'elles.
Et ensuite imaginer la réalisation de chaque option en notant les facilitateurs et les obstacles (ou forces et faiblesses).
Voir vos pensées en face vous aidera également à arrêter de les ressasser dans votre tête. - Une fois que vous n’avez plus rien à écrire, votre esprit aura fait son travail et il sera temps d’arrêter de chercher de nouveaux éléments. Et donc face à tout ce travail, poser un choix.

Si cette liste ne vous aide toujours pas à prendre une décision, n’ayez pas peur de suivre alors votre intuition.
Si deux options ou plus vous semblent pareillement souhaitables, y réfléchir davantage ne clarifiera pas la situation. C’est alors que vous devrez écouter ce que vous ressentez.

L’intuition ça se cultive. Par exemple, plus on accroit ses compétences quelque soit le domaine concernée, plus on consolide son intuition.

Une fois le choix fait, je fais comment ?

Et bien pour agir et aller dans le sens de votre choix, il s'agira de "gérer" votre attention.
Si votre attention se porte sur ce qui pourrait ne pas marcher, vous recevrez ce qui ne va pas marcher.
Donc portez plutôt votre attention sur ce qui vous aidera à progresser.

Vous devrez garder en ligne de mire :
1) la direction fixée (socle de votre motivation)
2) un système avec différents leviers à activer
3) toute votre énergie canalisée dans cette direction.

La meilleure façon de le faire est de vous rappeler pourquoi vous faites ce que vous faites, en prenant du recul.

Votre choix vient juste d'être fait et il est possible qu'il vous reste encore la peur d'échouer ou de vous tromper.
Mais N. Mandela disait : « Je ne perds jamais. Soit je gagne. Soit j'apprends ».
Se tromper n'est pas si grave car nous sommes des êtres faillibles. Nous ne savons pas tout sur tout et tant mieux.
Sans cela il n'y aurait pas de plaisir de découvrir, de s'égarer, de prendre une voie hasardeuse qui en fait mène sur une route merveilleuse.
Ce sujet du choix est une question fondamentale et cruciale. Vous ne pourrez pas y échapper.
Même la résignation est un choix.
Vivre c'est choisir.
"Choisir de ne pas choisir, c'est encore choisir." JP Sartre


Auteur : Karine BIAVA (2022)
Psychothérapie et Art-thérapie à Peymeinade 06 530

Si vous sentez que vous avez besoin d’aide car vous êtes bloqué dans vos choix et que vous ne trouvez pas de solutions face à votre indécision, vous pouvez entreprendre des séances de thérapie pour solutionner durablement votre situation.
N'hésitez pas à prendre rendez-vous.
La théorie est une chose, en profiter vraiment en est une autre.

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