Comment ne plus avoir peur du regard des autres ?

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Comment ne plus avoir peur du regard des autres ?

Date de publication : 03/09/2022

Si vous êtes souvent en train de vous demander ce que les autres vont penser et dire de vous, de ce que vous avez fait, de ce que vous allez dire, ….c’est que vous avez peur du regard des autres et de leur jugement.

LA PEUR DU REGARD DES AUTRES, C'EST QUOI ?

La peur du regard des autres n’a rien à voir avec la timidité. C’est bien plus profond que de "juste" être réservé.
C’est la peur des remarques, la peur des jugements, la peur de ce que les autres pensent et disent, la peur de s’affirmer….

Le regard des autres regroupe :

  • ce que les autres disent de vous (remarques, jugements, interprétations …),
  • la façon dont les autres réagissent face à vous,
  • et les anticipations que vous en avez (qui ne sont bien souvent que vos propres projections*).

(Projection* = cela correspond à l'opération mentale par laquelle une personne attribue à quelqu'un d'autre ses propres sentiments, pensées, ou désirs, dans le but de se sortir d'une situation émotionnelle vécue comme intolérable par elle : la personne n'a pas conscience d'appliquer ce mécanisme, justement car elle n'accepte pas les sentiments, ou sensations, qu'elle « projette » à l'extérieur, sur l'autre ou sur un objet.)

Dans une certaine mesure, nous craignons tous le regard des autres.
A des degrés très divers néanmoins. Le regard des autres est une pression dont il est difficile de s’affranchir totalement. Même lorsque nous le prétendons, il laisse rarement indifférent.

Derrière le regard des autres, il y a en fait la peur d’être jugé, la peur de décevoir, la peur d’être rejeté, la peur de ne plus être aimé ….
Généralement, cela fait resurgir des blessures qui remontent à l’enfance (sur lesquelles il n’est jamais trop tard de travailler en thérapie). En entendant un jugement acide ou en croisant un regard méprisant, un adulte peut ressentir un véritable malaise qui ravive des "vieux" sentiments de dévalorisation ou d’infériorité, ou une image de soi négative.

A l'extrême, la peur du regard des autres peut mener à la phobie sociale.
La peur exagérée et irrationnelle, du regard des autres en arrive au point d'handicaper la personne dans les actions où il s'agit d'être sous le regard des autres : par exemple parler devant les autres, manger seul au restaurant, traverser une salle de cantine, ….
Comme pour les autres phobies, le fait d’éviter les situations qui font peur entretient la phobie sociale.
La personne va ainsi se retirer des situations où elle pourrait être jugée (selon elle) négativement de la part d’autrui.
Mais du moment que l’on connaît le mécanisme, on a une orientation thérapeutique. À savoir : l’évitement de l’évitement. Ainsi le cœur de certaines approches pourra être la confrontation. Il s’agira d’amener la personne à faire face aux situations anxiogènes. D’abord en imagination s’il le faut, ensuite dans la réalité de façon progressive.
Mais sans suivi thérapeutique, cette confrontation est quasi impossible à mener.

EST-CE QUE LE REGARD DES AUTRES EST UTILE ?

JP Sartre en était convaincu : « L’enfer, c’est les autres ».
Selon lui, la conscience n’échappe jamais au fait de ne pas pouvoir s'extraire du jugement d'autrui. Mais moins vous seriez dépendant du regard d’autrui, moins vous seriez en enfer.

Le problème est que le regard de chacun est fonction des filtres (croyances, expériences, valeurs, sensibilité, ...) de chacun.
Il est impossible d'être objectif à 100% (même si certaines personnes font l'effort de se mettre à la place des autres).
Donc on peut se dire que le miroir des autres est quasiment toujours un miroir déformant . Et cette déformation est dommageable car le regard des autres a souvent un impact décisif sur la manière dont nous nous percevons. Il influe directement sur notre jugement, et peut même le fausser si on lui accorde trop d’importance.
Le pire est que ce regard est fréquemment perçu comme un jugement ayant valeur de vérité telle une estimation de soi par une instance supérieure !
Il peut être alors difficile à assumer, et peut même être effrayant.
Le Moi fragile fait totale confiance à cet "autre" qui l'observe, l'évalue voire le définit, ... très souvent de façon négative.
Le regard des autres devient alors une véritable phobie face à une image de soi devenue basse, presque absente.

Nous verrons que une des clés pour dépasser le regard et le jugement des autres est d’avoir confiance en soi et en la justesse de ses choix de vie pour soi.
Mais avant de vous en dévoiler plus, il est intéressant de savoir qui sont ces autres qui nous font tellement peur.

COMMENT LES AUTRES NOUS JUGENT ? POURQUOI EST-CE UN MIROIR DEFORMANT ?

Avant de savoir si tout le monde nous juge, parlons de ceux qui nous jugent. Généralement ils sont reconnaissables car ils vont s’exprimer par des remarques ou des jugements prononcés à haute voix.

En règle générale, quand nous nous exprimons, c'est une interprétation ou un jugement que nous faisons. Il est rare de n'énoncer que des faits "bruts". Nous sommes conscient d'émettre une interprétation que en fonction de notre niveau de conscience de nos schémas, nos croyances, notre tempérament, notre éducation, notre culture, etc. C'est le résultat d'un travail sur soi (souvent appris en thérapie).

Quand les gens parlent ou se font une opinion, leurs propos ne reflètent qu’eux, leurs interprétations et surtout leurs problèmes. Leurs remarques, finalement, les concernent bien plus eux que nous.
A de très rares exceptions.


Et même sous couvert de vous rendre service, il est exceptionnel que les jugements des autres soient des jugements destinés à vous aider dans l’absolu. Il est très rare que quelqu’un vous donne des points de vue divers pour vous aider à choisir en fonction de vos propres critères.
L’empathie est souvent citée. Son application réelle est très rare.
Il est intéressant de s’intéresser à ce que nous révèlent parfois les motivations profondes de ceux qui « jugent ».

Mal-être et désamour de soi

Les "juges" ici sont des personnes prisonnières de leurs émotions négatives et dont l’ego est blessé.

La meilleure défense étant l’attaque, celui qui se permet de se moquer sans gêne ou d’avoir des opinions méprisantes est celui-là même qui redoute plus que tout d’être jugé.

Les "juges" ne vous visent pas toujours directement mais leurs opinions sont motivées par des insatisfactions profondes. Pour que leur mal-être soit plus supportable à vivre, ils concentrent leur attention sur vous ou sur les autres.
C’est une stratégie d’évitement classique : pour ne pas avoir à faire face au regard intransigeant qui est le nôtre, on préfère affubler les autres de nos "défauts".
Donc attention à la motivation des remarques faites.

La peur de l'inconnu

Les "juges" sont aussi les peureux qui ne supportent pas l’idée même de changement. Rien que d’y penser, une angoisse irrationnelle et excessive les prend à la gorge.
Le doute et les incertitudes déstabilisent la plupart des êtres humains.

Certaines personnes préfèrent rester « enfermées » dans leur certitude pour ne pas avoir à remettre en question tout leur système de choix de vie.

L’envie

Cette dernière motivation est liée aux deux autres.
Les "juges" sont les jaloux qui ont aussi envie de trouver leur voie d’épanouissement mais n’osent pas le faire pour une raison qui leur appartient. Celle-ci est bien souvent une souffrance affective durant l’enfance (ou l’adolescence) engendrant une blessure narcissique qui perdure dans le temps. Du coup, les jugements et avis sont très certainement biaisés.

Et vous dans tout ça ?
Il n’est pas toujours question de ce que font les autres. Notre propre manière de penser peut s’avérer être la raison de notre peur du regard des autres.

POURQUOI AVONS-NOUS PEUR DU REGARD DES AUTRES ?

Tout d’abord, pour grandir et se construire, les autres sont ce qu’il y a de plus important pour la propre connaissance de nous-mêmes.
Nous nous construisons et évoluons grâce aux moyens (comportements, évaluations, critiques, appréciations, ...) que les autres nous fournissent.
Il est indispensable d’arriver à l’âge adulte pour avoir la possibilité de s’éloigner de tout ça. Mais pour y arriver, un très grand travail sur soi est indispensable(possible avec l'aide d'un psychologue ou psychothérapeute ou psychopraticien).
Néanmoins nous ne sommes jamais complètement libérés de nos conditionnements.
Si nous en avons au moins conscience, cela est déjà très bien … et très rare.

Sans aller jusqu’à ce niveau de conscience, il est possible d’identifier certains biais qui nous maintiennent dans la peur du regard des autres.
À titre d’exemple, il peut s’agir :
• D’un égocentrisme : lorsqu’on est trop centré sur soi, on a l’habitude de penser que tous les regards sont centrés sur soi,
• D’une fixation sur les jugements négatifs,
• D’une méprise sur le jugement des autres : nous avons tendance à penser que lorsque nous commettons une erreur, on juge notre propre personne indubitablement. Pourtant, c'est seulement notre comportement qui est jugé,
• D’un besoin de plaire à tout le monde,
• De la peur de décevoir les autres, même si en réalité personne ne nous force à être comme ceci ou comme cela.

Bien entendu, la peur du regard des autres découle aussi d’une mauvaise estime de soi et d’un problème de confiance en soi.
Avant de revenir aux solutions pour dépendre de moins en moins du regard des autres, il est déjà possible de se questionner sur sa dépendance au regard des autres.

ET SI LE REGARD DES AUTRES N'ETAIT PAS SI IMPORTANT ?

Nous avons vu ce qui motive ceux qui jugent. Nous les reconnaissons parce qu’ils s’expriment.
Mais parmi tous ceux qui ne s’expriment pas sur nous, est-ce que tout le monde nous juge ?

Vous imaginez peut-être que les autres passent leur temps à avoir une mauvaise opinion de vous, qu’ils sont à l’affût de vos moindres faits et gestes…
En réalité, la plupart des gens sont bien trop occupés par leurs propres problèmes pour se soucier de vous et émettre un jugement qu’il soit négatif ou positif à votre égard ou se focaliser sur ce que vous faites.
Vous avez peur du regard des autres parce que vous pensez que les gens se souviennent du moment où votre langue a fourché durant un exposé ?
Si je vous demandais de vous remémorer une anecdote gênante sur une personne précise, pourriez-vous vous en rappeler immédiatement une et avec exactitude ? Non ? Eh bien, c’est la même chose pour les autres.

Ainsi, nous avons simplement besoin de nous rappeler que tout n’est pas centré sur nous et que les autres ne sont pas constamment en train de nous juger.


En plus impossible de lire dans les pensées des autres.
Alors à quoi bon faire des suppositions, vous sentir mal et déprimer face à quelque chose que vous ne contrôlez pas ?
Comme dans le cas de ce qui provoque l’anxiété ou l’angoisse.

Nous savons que l’humain est fait de telle sorte que nous subissons le « biais de négativité ». C’est-à-dire que, naturellement, nous allons davantage porter attention à ce qui est négatif qu’à ce qui est positif.
Tout comme imaginer ou se rappeler plus facilement du négatif que du positif.
Nous nous faisons du mal tout seul, en supposant toujours le pire.
Nous nous focalisons sur des suppositions négatives de personnes extérieures, au lieu de nous concentrer sur ce qui compte vraiment.
Même si une seule personne va sembler porter un jugement critique, contre 10 personnes qui apprécient ce que nous faisons et 100 qui s'en foutent, nous allons nous empêcher de faire ce qui nous plait.

Et même si cette personne pense vraiment du mal de vous, au fond en quoi cela vous importe-t-il ?



Sachez que l’opinion que les autres ont de vous ne change rien à ce que vous êtes réellement. Le seul qui leur octroie ce pouvoir, c’est vous-même.


Vous ne pouvez pas plaire à tout le monde et c’est ainsi.
De votre côté, vous ne portez pas tout le monde dans votre cœur.

« Plaire à tout le monde, c’est plaire à n’importe qui ».

Une fois encore, le fait d’en prendre conscience change littéralement votre perception des choses.
Et petit à petit, vous allez apprendre à ne pas laisser ce biais de négativité vous contrôler.
Ce que pense un tel de vous ne définit pas qui vous êtes. Vous êtes le (la) mieux placé(e) pour savoir ce que vous valez. Alors ne laissez pas des inconnus vous dicter votre conduite.
Arrêter de vouloir plaire à tout le monde.
Concentrez-vous sur ceux avec qui vous partagez les mêmes valeurs.
Ceux qui s’intéressent vraiment à vous pour ce que vous êtes vraiment.
Bien souvent, comme nous l'avons vu, le manque de confiance en soi et les problèmes d’estime de soi n’aident pas à se détacher du regard supposé des autres. C'est pourquoi, comme dans d'autres problématiques, il est indispensable de travailler dessus.

QUELLES AUTRES SOLUTIONS POUR AVOIR MOINS PEUR DU REGARD DES AUTRES ?

Si l’on prend conscience de ce qui a été développé dans le paragraphe précédent, votre peur du regard des autres a peut-être déjà un peu évolué.
Il existe également d'autres évolutions ci-dessous qui seront bénéfiques pour vous éloigner de cette peur.

Apprendre à tolérer les autres et se tolérer soi-même

« Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous. » Gandhi


La première chose à faire, c’est peut-être d’apprendre à être un peu plus tolérant. Ceci, à la fois avec vous-mêmes et les autres.
En effet, car nous avons tendance à projeter nos attentes personnelles vers notre entourage et vice-versa. « Le monde est comme vous êtes. »
Le regard des autres sur vous est avant tout une projection de vos propres jugements et de votre système de valeurs.
D’ailleurs, le fait que nous avons peur du regard des autres peut aussi venir de là.
Nous pensons qu’ils nous jugent parce que nous les jugeons aussi, consciemment ou non. Il est donc temps de mettre un terme à cette manière de vivre et adopter une plus grande ouverture d’esprit.

Personne n’a été conçu pour être parfait en tout point

Chacun d’entre nous a des qualités et des faiblesses.
Ne vous efforcez pas d'être sans défaut devant qui que ce soit. Cela va seulement empirer votre peur du regard des autres. Aussi, gardez bien tête que les autres n’attendent pas de vous que vous soyez parfaits.
Nous commettons des erreurs qui nous permettent d’apprendre et de nous améliorer. C’est ce qui fait de nous des êtres humains.
Alors, donnez-vous le droit de vous tromper et même d’échouer.
Arrêtez de toujours vouloir vous évaluer et vivez tout simplement.

Pour ne plus subir le regard des autres, il faut « arrêter de s’évaluer en permanence. »


Si vous êtes moins sévère envers vous-même, que vous vous accordez le droit à l’erreur et acceptez vos imperfections, le regard des autres vous paraîtra immédiatement moins hostile.

Travailler l’estime de soi

Pour tout vous dire, je ne suis pas complètement d’accord avec ce terme. Il est utilisé néanmoins par tout le monde.
Le mot d’estime signifie "évaluer la valeur de quelque chose".
Or si vous lisez le paragraphe précédent, cela n’est pas franchement la meilleure des pratiques.
Je préfèrerais un terme tel que l’estime « inconditionnelle » de soi. Mais bon.

En fait, avoir une bonne estime de soi, c’est accepter ses qualités et ses défauts et en tirer profit pour avancer vers ce qui est important pour soi et vers quoi vous voulez contribuer dans ce monde. Cela suppose de savoir qui on est, d'avoir une image juste et une bonne opinion de soi-même. Votre présence dans ce monde a une valeur à vos yeux.
Plus besoin de vous soucier de ce que pensent les autres.

Si vous savez vers où vous souhaitez aller, vous pourrez faire le tri dans les remarques et tenir compte que de celles qui vous permettront d’évoluer.

• Identifiez vos qualités et mettez-les en évidence.
• Trouvez une passion et des objectifs à atteindre.
• Soyez au clair avec les raisons qui vous poussent à faire vos choix
• Lancez-vous des défis et prenez des risques.
• Entourez-vous de personnes qui vous encouragent.
• Apprenez à dire non aux autres sans culpabiliser et à vous affirmer

Si vous n’y parvenez pas seul, un psychologue ou un psychothérapeute ou un psychopraticien peut vous aider.

Se blinder émotionnellement et mentalement pour oser être soi

Souvenez-vous que personne ne détient la Vérité.
Blindez-vous, il n’y a pas d’autre solution pour affronter le regard des autres.
Blindez-vous d’autant plus quand le jugement vient de votre entourage proche. Car le lien affectif peut aveugler.
Il s’agit d’apprendre à trouver la juste distance émotionnelle avec les autres.
C’est un travail sur soi à la fois avec les personnes de son passé et celles de son présent.
Il est possible de suivre une thérapie afin de guérir ses blessures émotionnelles, ses schémas, ses problèmes relationnels et ses répétitions des mêmes scénarios. Tout ceci nécessite un travail à faire accompagner par un thérapeute.

Par ailleurs, évitez également de faire des suppositions en anticipant la réaction des autres à notre égard, qui peuvent se révéler complètement fausses.

Enfin pour oublier les autres, la dernière astuce constructive et rationnelle est de se plonger dans l’action.

Pour vous aider, notamment si vous êtes particulièrement sensible, voici un petit exercice d’imagination approprié.

Petit exercice pour se protéger des jugements négatifs

Pour ne plus vous laisser atteindre par les remarques négatives, visualisez une vitre pare-balles devant et tout autour de vous. Toutes les remarques, les regards et les projections rebondissent sur la vitre sans vous nuire. Vous vous sentez protégé et en sécurité. Pour être à l’aise encore davantage, vous pouvez augmenter l’épaisseur de la vitre.

Pour conclure
Souvent les personnes qui ont peur du regard des autres ressentent de la honte et ont tendance à le cacher, mais il ne faut pas trop attendre avant d’en parler ou de venir consulter.

Auteur: Karine BIAVA (2022)
Psychothérapie et Art-thérapie à Peymeinade 06 530

Si vous sentez que vous avez besoin d’aide pour ne plus souffrir du regard des autres et vous sentir libre de vivre votre vie, vous pouvez entreprendre des séances de thérapie pour solutionner durablement votre mal-être.
N'hésitez pas à prendre rendez-vous.
La théorie est une chose, en profiter vraiment en est une autre.

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