HYPNOSE, EMDR quand le patient veut aller vite !

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HYPNOSE, EMDR quand le patient veut aller vite !

Date de publication : 05/11/2022

En ce qui concerne l'hypnose ou l'EMDR, beaucoup de patients s’attendent à une "guérison" quasi immédiate dès la sortie du cabinet du psychologue ou du psychothérapeute.
Pourtant, le chemin vers le mieux-être demande un véritable travail thérapeutique qui ne peut être effectué en une seule séance d’hypnose ou d'EMDR. Ceci est la même chose que pour une psychothérapie intégrative classique).
Ces méthodes sont recommandées dans le traitement de troubles anxieux ou des traumatismes par l’OMS, mais il est indispensable de prendre le temps de vérifier beaucoup de paramètres. Et surtout de vérifier que ceux sont bien des traitements adaptés qui permettront aux personnes qui consultent d'atteindre leurs objectifs de mieux-être.

Nous pouvons prendre l'exemple d'un patient avec une problématique qu'il suppose lui-même être liée à un évènement qui fait traumatisme.

Comment savoir tout de suite la cause d’un problème ?

Le patient sait mieux que personne ce dont il souffre.
Mais il peut y avoir « un arbre qui cache la forêt ».
Pas vraiment en terme de symptômes mais beaucoup plus fréquemment en terme de CAUSES des symptômes.
Quelque fois, la personne pense avoir identifié la cause de sa souffrance.
Elle attribue ces difficultés à un évènement précis auquel elle pense souvent et est persuadée que si l’évènement « perd de sa puissance », les difficultés disparaitront.
Peut-être ou peut-être pas.

Peut-être y-a-t-il un ou plusieurs souvenirs traumatiques à l’origine des difficultés ? OU peut-être y-a-t-il encore d'autres choses à traiter avant ?
Généralement, au bout de 1 à 3 séances, le psychothérapeute établit un plan de traitement thérapeutique. En revanche, il est impossible de savoir d'avance à quelle vitesse le plan de traitement va avancer, car au fur et à mesure la personne va rencontrer plus ou moins de résistance pour progresser.

Le thérapeute (quelles que soient les techniques qu’ils utilisent : EMDR, hypnose, thérapie des schémas, …) peut parfois éprouver des difficultés à faire comprendre au patient que la durée du traitement ne peut être fixé à l’avance.

Il arrive en effet que le patient souhaite que la thérapie EMDR ou l’hypnose se réalise dans un délai restreint.

Néanmoins, sans de véritables échanges entre le patient et le thérapeute, aucune méthode (EMDR, hypnose ou autre) ne peut fonctionner.
Il est nécessaire de comprendre comment la personne en est arrivé là.
C’est pourquoi il est indispensable que en tant que thérapeute nous prenions le temps de comprendre avec le patient qui il est, son histoire, ses schémas d’influence, ses croyances sur lui-même, son mode comportemental, ce qu’il a déjà tenté …. En effet, un réel travail d’introspection en compagnie d’un ou d’une thérapeute expérimentée est nécessaire.
Et ceci peut prendre du temps.

« Je souhaite une thérapie rapide, car on m’a dit que ça allait vite ».
Oui mais rapide ne veut pas dire efficace.
Et encore moins durable !

Car un trouble peut en cacher un autre.
Et surtout les causes d'un problème sont complexes, plus profondes et plus difficilement identifiables que ce que le patient imagine.
S’attendre à des résultats rapides est une réaction normale, et c’est tout à fait humain.

Mais n’oublions pas qu’un traumatisme profond ou que des schémas acquis depuis l’enfance ne pourront pas disparaître ou évoluer du jour au lendemain.

Le nombre des séances est donc variable :

  • suivant la complexité des raisons des difficultés du patient,
  • suivant la capacité d’introspection et l’implication du patient,
  • suivant la qualité et la rapidité de l’alliance thérapeutique (dépendante du thérapeute et du patient),
  • suivant la fréquence des toutes premières séances.…

L’accompagnement thérapeutique doit être adapté en fonction de tout ça.

Y-a-t-il des étapes à respecter ?

Une fois le premier diagnostic fait, il y a des étapes à respecter, comme évoqué précédemment.

Il n’est pas possible de faire certaines techniques si certaines conditions ne sont pas présentes. Il y a un risque à utiliser certaines méthodes trop précocement.

Tout d’abord la personne doit être en mesure de faire confiance au thérapeute. Et ceci n'est pas forcément instantané.

Ensuite la personne doit avoir un niveau de stabilité émotionnelle suffisant pour faire un travail en évoquant des moments impactants. La cohésion interne et la capacité à réagir du patient sont nécessaires et doivent quelque fois d’abord être renforcées. Des exercices de stabilisation ou renforcement sont mis en place.
Sinon, il y a un risque d’aggraver certaines difficultés. Par exemple, quand dans une thérapie EMDR, le patient revit ses souvenirs douloureux, il ne doit être ni submergé par ses émotions, ni coupé de ces dernières, ni "désorienté complètement".

Et puis aussi, les capacités ou ressources d’auto-guérison du patient existent généralement mais elles doivent souvent être renforcées en cas de trauma grave ou en cas d'état de "faiblesse importante".
Certains patients, par exemple des personnes en dépression ou en raison d'un vécu carencé ou traumatique sévère, ont des difficultés à mobiliser leurs ressources.

Le psychothérapeute doit aider le patient à reconnaitre les ressources qu'il a déjà et l'aider à développer de nouvelles ressources.


Par ailleurs, en allant trop vite, le risque est également de faire échouer le processus thérapeutique en ne laissant pas le système d’auto-guérison du patient s’activer au bon rythme.
Le cerveau possède en effet des capacités d’auto-guérison. Ces dernières peuvent être entravées si on va trop vite.
Par exemple avec l’EMDR, effectuer un retraitement adaptatif de l’information par des mouvements oculaires trop rapidement n’aura pour effet que de traiter le mal-être en surface. Par conséquent, la rechute est prévisible.

Et également, il est important de vérifier que les "modifications" concernant le passé ont également produit leurs effets pour des situations futures, donc vérifier que le retraitement est efficace pour le moyen terme.

Peut-on connaitre d’avance la durée du suivi en thérapie ?

Nous avons vu dans le paragraphe précédent pourquoi il est nécessaire de respecter certaines étapes dans la thérapie.

Continuons avec l'exemple d'un suivi pour faire face à un traumatisme "simple".

  • Les entretiens préliminaires permettront de construire une relation thérapeutique de confiance avec le praticien et d'identifier ce qu'il y a à traiter. Donc une ou plusieurs séances préliminaires.
  • Des méthodes ou des "thérapies" différentes seront peut-être nécessaires encore, avant le retraitement proprement dit, pour "sécuriser" le travail avec la technique appropriée. Par exemple, il est nécessaire de mettre en place des outils psychocorporels de stabilisation émotionnelle, avant l'EMDR ou l'hypnose. Donc une ou plusieurs séances encore.
  • Les souvenirs perturbants identifiés sont ensuite retraités, un à un, lors des séances, à l’aide des stimulations bilatérales alternées.
    Et il faut parfois plusieurs séances pour traiter un seul souvenir. On estime que quand on réalise le travail proprement dit avec l'EMDR par exemple de 1 à 3-4 séances sont nécessaires par évènement traumatique (dans un certain nombre circonstances il n'est pas nécessaire, ni possible de traiter chaque évènement, par exemple en cas de traumatisme complexe, d'anxiété ou culpabilité généralisées).

Impossible de supprimer les effets néfastes d’un trauma en une seule fois.

Quoi que puisse en dire les médias colportant des histoires de guérison miraculeuse, un traumatisme ancré durablement dans le quotidien et la psyché d’un patient ne peut pas s’envoler en un claquement de doigt, loin de là. Accentué au fil du temps, ce mal-être peut prendre diverses formes.
Donc, pour l’hypnose ou l’EMDR par exemple, en fonction :
- du traumatisme vécu,
- de la réceptivité du patient
- du travail qui s’accomplit à chaque rencontre,
le nombre de séances peut évidemment varier.

Les effets des méthodes (EMDR -DMS, IMO, ...) sont rapides et fréquents dans les traumatismes et les phobies simples mais nettement plus longs et rares dans les traumatismes complexes et l’anxiété généralisée.

Quelle méthode est la plus efficace ?

Impossible de le déterminer à priori.
Car encore une fois, l'efficacité dépend des patients (sensibilité, implication, niveau de conscience), du type d'empreintes laissées par les souvenirs traumatiques, du thérapeute.
Il est toujours nécessaire d'avoir plusieurs séances pour savoir quoi et comment travailler.

Sachant que pour faire une véritable comparaison entre différentes méthodes, il faudrait faire une véritable étude scientifique. Or ceci n'a jamais été fait et comme dans toutes les sciences humaines, il est excessivement difficile de faire des études comparatives randomisées car les principaux facteurs sont des facteurs humains : patients (sensibilité, implication, niveau de conscience) et thérapeutes (plus ou moins précis, attentif, "doué" ...) et les interactions entre les 2.

Par exemple dans l'article Comment traiter les traumatismes et émotions difficiles ? Les différentes méthodes , vous avez vu au travers des différentes méthodes que des différences existent.

Pour aller vers une méthode plutôt qu'une autre, ce n'est pas vraiment le critère d'efficacité finale qui prédispose au choix malheureusement (sachant qu'il est quasi impossible de connaitre d'avance l'efficacité d'une technique, sauf si d'emblée en tant que patient vous ne croyez pas du tout à l'efficacité d'une méthode particulière ...).
C'est plutôt vos caractéristiques en tant que patient (par rapport aux causes et conséquences des évènements à traiter) qui détermineront la méthode ou technique à privilégier.

Bien que personne ne puisse vous garantir l'efficacité à priori ni le temps exact requis, il faut toujours mieux faire une thérapie en commençant par une méthode que rien faire du tout.

La méthode "magique à priori" n'existe pas.
Elle sera magique si elle fonctionne de façon durable pour vous.

Si votre thérapeute vous propose plusieurs méthodes, il aura forcément une idée de laquelle il privilégie.
Si vraiment vous pensez que une méthode pourrait être très efficace pour vous et que le thérapeute est d'accord, c'est la méthode à expérimenter en priorité.
En revanche, laissez votre psychopraticien décider des séances préliminaires à mettre en place avant d'expérimenter la technique envisagée.

Et ne cherchez pas à précipiter les étapes, c'est trop important pour vous.

Et comme toujours, ce n’est pas parce que ce n’est pas instantané qu’il ne faut rien faire. Bien souvent, plus les choses se répètent, plus elles sont ancrées, plus leurs effets sont difficiles à supporter et plus le temps passe avec des occasions gâchées.
La guérison psychologique sera donc plus longue pour certains patients que pour d’autres.
Mais, quoi qu’il arrive, il faut retenir que on finit par obtenir une sérénité intérieure durable.
Consulter un professionnel de santé pour soigner un trouble anxieux ou un syndrome de stress post traumatique est la bonne décision.

Auteur : Karine BIAVA (2022)
Psychothérapie et Art-thérapie à Peymeinade 06 530


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N'hésitez pas à prendre rendez-vous (hypnose, PNL, IMO, EMDR - DMS, art-thérapie, thérapies émotionnelles, thérapie des schémas).
La théorie est une chose, en profiter vraiment en est une autre.

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