Pourquoi est-ce que je suis toujours une victime ?

Prendre rendez-vous
navigate_before
Pourquoi est-ce que je suis toujours une victime ?

Date de publication : 02/10/2022

« C’est de la faute de mes parents … Les autres sont tous mauvais avec moi... Je n’ai jamais eu de chance dans ma vie… On ne m’écoute jamais … Je n’y arrive pas car j’ai été rabaissé dans mon enfance …Tout le monde me prend pour un « moins-que-rien » … Personne ne me respecte …»

OUI peut-être.
Toutes ces explications ne sont peut-être pas fausses dans les faits, mais contraignantes dans le positionnement qu’elles donnent et disent de celui qui les prononce ou les pense.
CAR tout ça ne vous donnera pas de solution.
Si l’on part du principe que l’on sera victime ou que l’on est victime avant d’avoir commencé la bataille, on a toutes les chances de ne pas changer les choses. En effet, vous ne vous considérerez pas responsable de ce que vous faites et donc vous n’aurez aucun pouvoir dessus.
ET PIRE ENCORE, vous mettre en position de victime est ce qui vous empêchera de ne plus en être une. Car si vous vous considérez comme une victime, les autres continueront à vous prendre pour leur victime.

On peut tous, un jour ou l’autre, être une "vraie" victime. Mais ce qui est abordé dans cet article est ce qu’on appelle la stratégie de victimisation. Nous l’avons tous utilisé un jour mais nous ne nous enfermons pas tous dans cette stratégie.

La seule voie de sortie pour ne plus être dans une position de victime est de comprendre là où l’on est victime, et là où on ne l’est pas.


Dans cette démarche, il peut être utile de vous appuyer sur l'aide d'un thérapeute car il ou elle vous permettra de bien faire la distinction.
Se victimiser, ainsi que l'estiment certains psychologues, est un frein à l'épanouissement personnel et aux relations avec autrui.
La victimisation n'est pas en tant que telle une cause de la dépression, du burn-out ou des états anxieux. Mais on retrouve néanmoins fréquemment ce trait chez de nombreuses personnes atteintes de ces maux.Se victimiser peut en effet aggraver un état anxieux ou un état dépressif. C’est aussi un facteur d’entretien ou de rechute dans la dépression.
Il existe des moyens pour cesser d'être une victime… Et alors reprendre le contrôle de sa vie !

Pourquoi se considérer comme une victime ? Quelles sont les causes ?

Tout d’abord, vous avez été un jour en position de victime. Et si cette empreinte de victime est forte en vous, c’est que vous avez vécu ce qui vous est arrivé comme un traumatisme.
Par exemple dans l’enfance ou suite à un acte violent commis sur votre personne.
On est dans un réel statut de victime. Bien souvent pour accepter et dépasser le traumatisme, il sera nécessaire de sortir de son statut de victime. Ce chemin pourra être difficile. Et c'est s'engager sur la voie du pardon à soi-même puis aux autres.
Mais dans d’autres cas, on est davantage dans une « auto-victimisation ».
Et c’est quand on est dans cette stratégie que je souhaiterais que vous lisiez cet article.

Quelles sont les causes possibles ?

La propension à se victimiser proviendrait dans certains cas de l'environnement familial vécu durant l'enfance. Ainsi, "des parents défaillants et très critiques peuvent faire apparaître chez l'enfant un sentiment de culpabilité, de honte et de faible estime de soi." Et alors, devenu adulte, cette personne, lors d'une situation difficile à affronter, pourra avoir tendance à penser qu'elle est une victime, "afin de ne pas éprouver un quelconque sentiment de honte ou de culpabilité qui pourrait lui faire revivre des traumatismes anciens et refoulés".
Ou bien toujours dans l’enfance, on pourrait dire qu’une « sous-personnalité » ou une partie de vous s’est mise en place lorsque vous en aviez besoin pour survivre à l'insatisfaction de vos besoins. Elle sera alors pour toujours présente et se manifestera sous forme d'ensemble de comportements, de sentiments ou de pensées qui se sont cristallisés pour vous aider à survivre à vos besoins non satisfaits.

Heureusement, si la victimisation trouve son origine dans l'enfance, il est toujours possible d'y remédier une fois adulte.


Si la cause n'est pas dans l'enfance, la plupart des individus ayant ce positionnement psychique de victime ont souvent un manque de confiance en eux, une perte d’estime de soi à un moment ou à un autre de leur parcours.
Ils se sentent alors souvent coupables de leurs échecs et mettent en place des explications causales extérieures à eux-mêmes afin d’échapper au sentiment de culpabilité face à l’échec de leur propre vie. Souvent, en creusant plus loin on s'aperçoit qu'ils ont construit leur identité sur des failles : perte d’êtres chers, traumatismes, violences, et n’ont pas donné de sens à ces évènements vécus comme douloureux, à part « la malchance », « l’impuissance que la vie procure » ou autre.
En fait, l'échec impacte différemment notre état d'esprit. Si certains "le perçoivent comme une source de motivation, un moyen de mettre en lumière leurs faiblesses et par conséquent la route à suivre pour atteindre leurs objectifs, d'autres sombrent dans le déni et finissent par imputer à leur environnement tous leurs déboires".

D'autres individus encore, souvent en manque de confiance en leurs propres capacités, sont devenus très soumis dans leurs rapports au monde. Là, la faille repose sur la peur du rejet ou de l’abandon. Identitairement, ils sont sensibles, très dans l’affect et n’arrivent pas à remettre leurs agissements en question ; pour eux, leur docilité ou leur gentillesse sont totalement liés à leur fragilité.
Dans la victimisation, l'affect prend alors le dessus. Par exemple "J'ai beau faire tout ce que je peux, mon mari n'est jamais content" . "Ma mère ne tient pas compte de mon emploi du temps, elle appelle et il faut que je sois disponible".
La principale préoccupation des victimes dites "affectives" est de contenter les désirs de l'autre. A la clé : un sentiment de malaise chronique et la sensation de ne jamais en faire assez. Alors qu'ils en font déjà trop ! D'où un certain nombre d'angoisses.
"Le désir de toujours répondre aux attentes des autres repose sur la peur de perdre l'amour, d'être rejeté ou abandonné, si on déçoit l'autre".
Faire plaisir passe au premier plan, au détriment bien sûr de leurs propres besoins. Ils cherchent la reconnaissance, à se faire aimer … mais dans la manœuvre, ils se trouvent pris au piège. Toujours d'accord, souvent partants, ils disent "non" avec difficulté, voire jamais, ou en se récusant très vite par un "enfin, c'est comme tu veux". La vie d'une personne sujette à la victimisation "affective" est vouée à subir les desideratas des uns comme des autres.

Derrière le statut de "victime" se profile, un manque d'assertivité, d'affirmation de soi, relié la plupart du temps à un problème d'estime de soi. Quand on ne s'apprécie pas suffisamment, qu'on ne se fait pas confiance, faire entendre ses droits et prendre sa place est plus difficile. D'autant plus que la croyance qu'on ne mérite pas les choses est plus forte.


Le monde extérieur est alors vécu comme menaçant ! Ces victimes-là sont souvent hantées par une phrase du type : "Il n'y a qu'à moi que ça arrive". Persuadées que le monde extérieur leur est hostile, pour des raisons qu'elles ignorent, il leur arrive bien des déboires.

Il y a en plus quelquefois un manque de maturité. Ces personnes supposent que le monde doit être juste (c'est la façon de penser d'un enfant). Ils ont tendance à projeter les circonstances de leur enfance, où ils étaient vraiment impuissants, dans des situations et des relations actuelles.

Mais attention, nous avons tous, à un moment donné, joué le rôle de victime pour atteindre un objectif. Mais il s’agit de se poser des limites rapidement.
Pour quels bénéfices, c’est ce que nous allons voir ci-dessous ?

Quels sont les bénéfices recherchés quand on se victimise ?

Y-a-t-il des avantages possibles à se positionner clairement en victime ?

Quand une personne rentre dans le rôle de victime, elle ne peut ou ne veut pas faire face volontairement à la situation qui la dérange. Elle va alors chercher un des objectifs suivants :

1. Inhiber l’agresseur.
C’est-à-dire que la victime se montre vaincue, en position d’infériorité pour limiter « l’agressivité » de l’autre
2. Essayer d'influencer les pensées, les actions et les sentiments des autres.
Il n'est pas rare que celui qui joue la victime soit une personne contrôlante ou même manipulatrice. Elle cherche à éveiller la pitié chez l’autre et ainsi générer de la solidarité dans son environnement. En effet, une personne "blessée", émotionnellement parlant, engendre la solidarité autour d’elle. En fait, là elle essaie de manipuler ceux qui sont autour d'elles à travers le sentiment de chagrin.
3. Justifier ses actions.
Celui qui joue la victime n'est jamais coupable de rien. Et donc ensuite, théoriquement, il peut faire ce qu'il veut.

Même dans des situations où la personne n'a pas raison, elle change la réalité en sa faveur en blâmant une autre personne ou les circonstances de ce qui lui arrive.


C'est une technique de "manipulation" bien connue par ceux qui n'assument pas leurs erreurs, car leur force intérieure n'est pas suffisante.

Nous allons découvrir au fur et à mesure de la présentation des comportements de ceux qui se victimisent et des conséquences de la victimisation encore d’autres bénéfices.

Comment reconnait-on une personne qui se victimise ?

Comment agit une personne qui se victimise ?

Il y a des comportements communs aux personnes qui se victimisent.

Voici les plus évidents :
• Ils sont très négatifs et ont du mal à voir le côté positif des situations ;
• Ils croient que le monde est contre eux ;
• Ils souffrent comme jamais personne d'autre auparavant. En effet, leurs problèmes sont plus graves et plus urgents que ceux des autres.
• Ils transforment les petits revers en gros problèmes ;
• Comme ils ne reconnaissent pas leurs erreurs, ils ne s'excusent jamais ;
• Ils n'ont aucune empathie envers les autres ;
• Ils se plaignent tout le temps.

Est-ce que vous-même vous vous êtes victimisé ?

Vous aviez envie de partir plus tôt du bureau mais vous acceptez une surcharge de boulot tout en vous formulant que c’est comme ça, votre chef ne vous aime pas.
Au bureau, vous écopez toujours des "mauvais dossiers".
Au départ, ça ressemble à une journée où tout va mal, les reproches d'un conjoint, un facteur qui met votre courrier dans une autre boîte ...

Vous attribuez tous vos échecs à la vie en général: au contexte, à un sentiment de faire continuellement de mauvaises rencontres, ou d’être né sous une mauvaise étoile ...

Plus que la sensation de ne pas contrôler les événements, c'est bel et bien la sensation d'en être victime qui s'installe, et avec elle une difficulté à faire vos propres choix et à les honorer.


Dans le processus de victimisation, il y a tout un ensemble de mécanismes qui se mettent en place. "Petit à petit, on perçoit le monde environnant avec un miroir déformant où les autres et les situations vont contribuer à notre mal-être".
Surtout quand quelque chose ne va pas, la cause vient toujours de quelque chose ou quelqu'un d'autre que soi. « Je ne suis pas responsable, c’est la vie qui l’est ».
Or, ce positionnement vous permet sûrement d’éviter la remise en question, mais vous rend plus observateur qu’acteur de votre vie. La subissant plutôt que la gérant.
Ce phénomène s'accompagne alors d'un fort stress, ayant pour conséquence l’impossibilité de trouver de bonnes réponses face à des événements ou des personnalités perçus comme difficiles.

La sensation de subir sa vie domine entraînant toute une série de frustrations, doublée d'un sentiment d'insécurité.


D’autres, toujours dans ce processus d’auto victimisation, auront tendance à se sentir agressés par le monde entier, leur famille, leurs parents, leurs collègues, ou leur hiérarchie. Ils ne se remettent jamais en question car la blessure narcissique qui en découlerait serait trop lourde à porter. Ils préfèrent imputer tout conflit aux mauvais agissements de l’autre, permettant de se déculpabiliser eux-même.

Pourquoi sommes-nous dans une certaine situation ? …
Parce que nous y restons !
Pourquoi vivons-nous cette situation de cette façon ? …
Parce que nous continuons à la voir d’une certaine façon. Or tout est interprétation, filtrage suivant nos « croyances » et l’environnement dans lequel on a grandi ou les traumas du passé.

La vraie différence avec un individu qui ne se victimise pas c’est qu’il ne subit pas sa vie. C’est sa faculté à modifier ses interprétations et donc à pouvoir agir sur son contexte, son environnement et son vécu.

Y-a-t-il d’autres critères pour constater la victimisation ?

  • Vouloir attirer l’attention.
    Au lieu de chercher une aide efficace ou une empathie légitime, la "victime" cherche à réveiller par tous les moyens la pitié des autres et, dans cette mesure, à confirmer qu’elle ne peut résoudre les problèmes elle-même. Ce jeu de la victime a pu être renforcé dès l’enfance lorsque l’enfant est surprotégé par les adultes et grandit ainsi avec la conviction qu’elle n’a pas de ressources internes pour réagir aux situations qui lui font du mal. Comme il a une carence, celui qui se victimise a besoin de sentir qu'on prend soin de lui. Pour cela, il s'expose comme quelqu'un d'émotionnellement blessé. En fait, ses problèmes sont toujours graves et urgents.
  • Ne jamais assumer ses responsabilités.
    La "victime" élude consciemment son rôle face aux conflits. Elle évite les problèmes et préfère rester dans le rôle de la victime. Elle peut avoir tendance à perdre le contrôle de sa vie, à ne pas être capable de se défendre, à laisser les forces extérieures influencer sa vie.
  • Accuser les autres de ses malheurs.
    Cela dédouane la personne de sentiments pouvant être culpabilisants ou d'une quelconque responsabilité, ceci en accusant les autres. La personne est incapable de voir objectivement les situations de conflit parce qu’elle croit que le monde entier est contre elle. "Personne ne pense comme elle, personne n’est capable de se mettre à sa place". Alors que la réalité est qu’elle change elle-même la réalité en sa faveur pour se placer confortablement dans le rôle de la victime.
  • Se plaindre constamment.
    C’est l’activité préférée de celui ou celle qui se victimise. Car c’est la meilleure dynamique pour se justifier en tant que victime. Il/Elle exagère ce qui lui fait mal, ce qui la dérange, mais elle essaie de faire croire qu’elle a fait tout son possible pour que les choses changent, alors qu’au fond, elle sait qu’elle n’est pas forte et ne fait aucun effort pour changer son attitude face à ce qu'elle n’aime pas.

Il n’en reste pas moins que transformer la victimisation en habitude, comme stratégie passive, est un piège. Nous allons voir les conséquences.

Quelles sont les conséquences de la victimisation ?

Vous pensez que dire que vous êtes victime vous donne surtout des avantages ? Et bien non.
La victimisation est un piège.
La personne atteinte par ce sentiment de victimisation pourra ne plus prendre de bonnes décisions, et même ne pas en prendre du tout.
Se sentir victime de quelqu’un ou de quelque chose en revient à se mettre en lien avec la cause et à s’y structurer. En effet, si vous pensez que l’on vous empêchera d’avancer, vous allez agir en le prenant en compte dans vos processus décisionnels, le lien sera donc là.
"Si vous spéculez que l’on n’aimera pas votre compte-rendu car l’on ne vous aime pas, votre ton de voix ou vos attitudes physiques seront empreints de cette peur implicite et votre spontanéité en sera entachée."
Un lien se crée toujours lorsque l’on pense à une cause avant que la conséquence n’ait eu lieu.

Toute personne qui se sent « victime de » se met en en lien « avec ». Du coup plus elle se met en lien, plus elle perd sa liberté en perdant sa responsabilité.


Celui ou celle qui se victimise renforce sa faible estime de soi et son insécurité, et c’est pourquoi il lui est plus facile de porter les écriteaux "je suis une malheureuse" ou "personne ne me comprend".
Jusqu'au point que même si elle accomplit quelque chose de bien par ses propres efforts ou s’il lui arrive quelque chose d’important et de positif dans sa vie, elle ne l’appréciera pas et ne l’appréciera pas parce qu’elle est prise dans le piège du "je suis une ratée et quelque chose de mauvais se passera sûrement plus tard".

Il semblerait, même, que la victimisation puisse parfois s'avérer addictive, nous permettant par exemple de trouver des excuses qui pourraient justifier nos carences et nos manquements, fussent-ils involontaires.
Pire encore : cela peut même parfois enclencher des comportements physiquement destructeurs tels que l'alcoolisme ou diverses addictions.

C’est également un schéma de comportement qui crée un obstacle aux relations authentiques. Une certaine forme de rôle est ainsi adoptée : celui d'être la victime.

Toujours assumer le rôle de victime est contre-productif parce qu’il arrive un moment où les autres n’avalent pas l’histoire et ne l’écoutent plus. Ils sont agacés par cette attitude et vous rejette.


D’autre part, la position de victime a été si chronique que l’on pense que la personne est incapable de résoudre ses problèmes ou de faire face à son agresseur. Et on n’a plus d’estime pour elle.

Comment cesser d’être une victime ?

La première étape consiste à savoir reconnaître que vous vous comportez ainsi et à vouloir agir différemment. Avoir conscience que l’on n'a pas été victime permet de sortir du statut de victime et de l’impuissance qui en découle. Beaucoup de gens passent toute leur vie à jouer un rôle de victime parce qu'ils se sentent à l'aise de vivre avec d'autres dans une position inférieure. Changer cette façon d'agir n'est pas facile, mais c'est possible.
Petit à petit, il est important de prendre les rênes de votre vie, d'assumer les conséquences de vos choix et de cesser de blâmer les autres pour tout ce qui vous arrive.
Dans ce processus, avoir l'aide d'un psychologue ou d’un psychothérapeute peut être décisif pour réinventer votre façon d'être. Il est également important que les personnes qui vous entourent changent de position de manière radicale pour ne plus renforcer la victimisation.

La deuxième étape est de bien comprendre que spéculer sur le futur en posant comme hypothèse que l’on va être victime du système, d’un individu, ou expliquer toutes les conséquences négatives d’un quotidien par des variables extérieures est un processus handicapant et névrotique, vous posant en victime continuelle et induisant dans votre regard sur le monde que vous êtes impuissant face à ce qui s’y déroule. La première chose à changer c’est votre regard sur le monde.

Il y a une différence entre un vrai statut de victime et celui qui se sent victime continuelle du système.


Notre positionnement face au monde au travers de ce statut de victime porte en lui les germes de cette "auto-victimisation".
Par exemple, si vous pensez que vous n’aurez pas une promotion de par vos origines ou votre âge, vous avez toute chance de ne pas mener combat pour l’avoir. Ou de ne pas vous sentir en droit de la demander, voire de la réclamer. Vous prenez une place qui, au final, aurait pu ne pas être la vôtre. Cette place existe car vous l’acceptez avant même qu’on ne vous la donne.
Autre exemple : vous recevez un ordre de votre direction qui vous semble injuste et vous l’exécutez sans en questionner la source. Là aussi, ce positionnement est un choix qui vous met dans une place de victime. Vous auriez pu questionner finement la demande, obtenir de ne pas exécuter cet ordre ou tout de moins de vous en décaler. L’accepter sans aucun bruit, c’est là aussi prendre une place de simple exécutant, qu’on ne vous impose pas, mais vos réactions vous poussent à vous y mettre d’emblée.

Avant de questionner le contexte ou l’environnement, ayez toujours un œil sur ce qui émane de vous et à quel point vous pourriez agir différemment. La remise en question ne doit pas aboutir sur de la culpabilité mais sur le fait d’assumer ses actes afin d’agir sur ceux des autres. On ne comprend jamais mieux le monde que lorsque l’on en est à la fois acteur et observateur.


Les autres étapes pour sortir de la position de victime peuvent être :

  • Travailler l'objectivité.
    La personne doit apprendre à faire une analyse objective de la réalité qui l’entoure : tout est-il aussi mauvais que je veux le voir ou y a-t-il des points positifs ? Est-ce que je me plains de réels tords qui me sont causés ou y a-t-il vraiment des choses pour lesquelles il ne faut pas se plaindre ?
  • Isoler chaque situation pour établir les responsabilités.
    Les "victimisés" ont l’habitude de sortir les problèmes de leur contexte et ont du mal à comprendre que dans beaucoup d’entre eux ils ont une part de responsabilité à assumer. Dans quelle mesure est-ce à moi de changer cette situation? Qu’est-ce que qui est en mon pouvoir ? S’il y a quelque chose que je ne peux pas changer, comment puis-je avoir une attitude différente de la plainte ?
  • Arrêter toutes les plaintes.
    Si pour une journée, la « victime » essaie de ne pas se plaindre de tout, elle remarquera que sa souffrance n’est pas aussi grande qu’elle l’imaginait. Dans la plupart des cas, laisser couler les situations sans porter de jugement de valeur est une bonne idée pour comprendre les autres et créer des relations constructives. Changer les choses peut aussi parfois sous-entendre qu'une situation désavantageuse est parfois un mal pour un bien : on pourra certainement tirer du positif du malheur apparent.
  • Prendre les critiques comme une partie de la vie.
    Nous ne pouvons pas plaire à tout le monde et nous ne pouvons pas prétendre que les relations humaines sont parfaites. Si quelqu’un me critique, au lieu de sauter sur la défensive, je pourrais demander à cette personne ce qu’elle veut dire exactement et pourquoi elle pense que je n’ai pas bien fait les choses. Le dialogue pourrait ouvrir la porte à de nouveaux points de vue, au-delà de la sensibilité et de la plainte constantes.
  • Dans la vie de tous les jours, s'efforcer de modifier certaines attitudes en particulier autour des non-dits, peut être opérant. En se taisant dans une situation de victimisation, on court le risque d'accumuler de la colère, qui à la longue finira par se muer en agressivité… Y compris contre soi-même.
    Quand une personne vous fait une chose qui vous déplaît, dites-lui que vous n'êtes pas d'accord ! En ce qui concerne la sphère de l'intime, cessez de vous comporter en victime commence par verbaliser ses ressentis. Dans tous les cas, le changement consiste à communiquer autrement, à réaménager son relationnel et aussi à provoquer des ruptures.

    Parfois pour pouvoir mettre en place ces mesures, un travail thérapeutique est nécessaire. Néanmoins l'important est d'accepter d'y réfléchir et le prendre comme une occasion de voir plus clair en soi !

Comment sait-on que l’on n’est plus une victime ?

Chacun pourra s'apercevoir que le schéma de victime est, chez lui, définitivement révolu lorsqu’il prendra conscience :

• qu'il est maintenant responsable de sa vie ;
• qu'il accueille ses émotions et ses sentiments comme des alliés et non plus comme des adversaires ;
• qu'il reconnaît sa puissance intérieure ;
• qu'il transforme ses croyances et perceptions afin qu'elles s'ajustent à sa réalité ;
• qu'il développe une plus grande confiance envers les autres ;
• qu'il attend qu'on le respecte en paroles, en gestes, en actions ;
• qu'il est ouvert à lui-même et aux autres ;
• qu'il cesse de projeter ses malaises sur les autres ;
• qu'il développe son Moi véritable ;
• qu'il ose prendre des risques.

Un travail sur soi est nécessaire pour que la personne atteinte par un sentiment de victimisation puisse mieux vivre son présent, et reprendre enfin le pouvoir de sa vie. Sachez que la stratégie de victimisation est toujours une mauvaise stratégie car elle enferme. Elle apporte beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages rapidement. Elle peut provoquer ou aggraver un état anxieux ou un état dépressif. Elle peut même conduire à une dépression.
C’est aussi un facteur de rechute dans la dépression.

Auteur : Karine BIAVA (2022)
Psychothérapie et Art-thérapie à Peymeinade 06 530


Si vous sentez que vous avez besoin d’aide pour ne plus être une victime et vous reprendre le contrôle de votre vie, vous pouvez entreprendre des séances de thérapie pour solutionner durablement votre mal-être.
N'hésitez pas à prendre rendez-vous.
La théorie est une chose, en profiter vraiment en est une autre.

D'autres articles sur ce sujet dans le blog ? Regardez ici.

Cet article vous a plu ? Si vous voulez échanger sur cet article, je le ferai bien volontiers avec vous. Pour ceci vous pouvez utiliser le formulaire de contact.

© Photo : Pexels / MARTPRODUCTION